Des groupes publics indiens lorgnent sur le gisement géant de Kashagan

ONGC et GAIL auraient fait une offre informelle sur une partie des 16,81 % détenus par ExxonMobil dans le gisement kazakh. Ils proposeraient 5 milliards de dollars.
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Le groupe public indien de gaz GAIL et la société d'exploration pétrolière indienne, Oil and Naturel Gas Corp (ONGC) ont fait part mercredi de leur intérêt pour Kashagan, le plus grand gisement pétrolier jamais découvert au cours des 40 dernières années, situé au nord de la mer caspienne au Kazakhstan. « Nous sommes effectivement intéressés par la part détenue par ExxonMobil », a révélé le président du groupe GAIL, B.C Tripathi, avant d'indiquer : « dans de telles opérations à l'étranger nous travaillons en général de concert avec ONGC Videsh », à savoir la branche d'ONGC en charge des investissements à l'étranger. L'homme d'affaires indien n'a pas souhaité commenter plus en avant cette décision. Toutefois, la presse locale indique qu'une « offre informelle » de cinq milliards de dollars aurait été soumise à ExxonMobil en vue de racheter la moitié de sa participation - dont la totalité se monte à 16,81 % - dans ce gisement.

Prometteuse, l'exploitation du gisement de Kashagan - qui pourrait permettre d'accroître la production d'or noir de 60 % dès 2020 - continue cependant de se heurter aux divergences, qui opposent le gouvernement kazakh et le consortium d'entreprises étrangères (Eni, Total, Shell, ConocoPhilipps, ExonMobil et le japonais Inpex) en charge du projet sur les montants nécessaires à son exploitation.

Blocage légitime

« Le gouvernement reste mécontent de ce qui a été fait par le consortium et des milliards de dollars qui ont été investis », déclarait en avril dernier à « La Tribune » le ministre kazakh du développement économique et du commerce, Kairat Kelimbetov. « Une revue générale du projet a été lancée : l'objectif étant d'obtenir un calndrier plus réaliste et une évaluation sur l'écart entre les valorisations des uns et des autres », a-t-il ajouté alors que la phase de production est prévue pour la fin 2012 au plus tôt.

Peu d'experts se hasardent à penser que « le gouvernement kazakh ira jusqu'au clash avec l'ensemble des partenaires ». Mais cette situation de blocage légitime pourrait inciter certains groupes à trouver une sortie en vendant leur part. Outre ExxonMobil, ConocoPhilipps pourrait d'ailleurs être également tenté de le faire. Dans cette situation, certains groupes chinois, russes ou vraisemblablement indiens ont une carte à jouer. Même si, le Kazakhstan fait montre de plus en plus de « patriotisme » à l'égard de ses propres ressources naturelles et pourrait invoquer en conséquence son statut d'acquéreur prioritaire. Son champion national, KazMunaiGas, est entré en 2005 dans ce projet. En trois ans, il a vu sa participation tripler à 16,8 %.

 

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