La Russie veut étendre ses liens avec les industriels français dans les hélicoptères

Le PDG d'Hélicoptères Russes est intéressé par les technologies tricolores.
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Le salon aéronautique MAKS, qui est un peu le Bourget des Russes, s'est achevé ce week-end sur un bilan en demi-teinte. Si plus de 10 milliards de dollars de contrats ont été signés - un record local - plusieurs contrats très attendus entre l'armée russe et le holding d'État russe OAK (qui regroupe tous les constructeurs du pays) ont été reportés sine die, faute d'accord sur les prix.

Un constructeur est néanmoins sorti du lot : Hélicoptères Russes, qui a conclu lors du salon, des contrats pour 79 appareils civils (Mi-8AMT et Mi-171) ainsi que 450 appareils pour l'armée. Son patron, Dmitri Petrov, se félicite que le porte hélicoptère Mistral, vendu par la France, sera probablement équipé de Ka-28 (un chasseur de sous-marins) et de Ka-52K (un hélicoptère d'attaque), produits par sa société. Il a rencontré une délégation française et a confié à « La Tribune » son « grand intérêt » pour les technologies tricolores, en particulier « l'électronique de bord, les nouveaux matériaux composites et de nouveaux types de moteurs à faible consommation. Nous sommes intéressés par les moteurs hybrides, or Safran et les sociétés membres du Gifas (groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales, ndlr) sont très en pointe dans ce domaine ».

D'autre part, Dmitri Petrov estime que deux de ses hélicoptères ont des chances de succès sur le marché européen. « L'Espagne et le Portugal ont déjà acheté plus d'une vingtaine d'exemplaires de notre Ka-32A11BC anti-incendie. Cet hélicoptère est équipé de canons à eau horizontaux tout à fait uniques au monde » Hélicoptères Russes veut aussi placer son Mi-26, capable de transporter 20 tonnes.

Réponse russe à Airbus

« Le ministère de la Défense français s'est dit intéressé par cet appareil, qui pourrait être intégré dans les opérations de l'Otan. Nous avons proposé à Eurocopter de développer ensemble un tel projet sur une base paritaire et de partager les technologies », explique Dmitri Petrov. Il a signalé que sa société n'était pas opposée à l'entrée d'un investisseur stratégique à son capital et envisageait des acquisitions à l'étranger, y compris en Europe.

Outre, le fabricant d'hélicoptères, l'avion commercial MS-21 d'Irkut a engrangé des commandes encourageantes. Il totalise à lui seul deux tiers des contrats (6 milliards de dollars). La réponse russe à l'Airbus A320, dont 78 viennent d'être commandés par des compagnies de leasing dépendantes de l'État, est prévue pour 2016. Les commandes pour l'avion régional russe SuperJet 100 de Sukhoi, dont deux exemplaires sont déjà exploités commercialement, ont déçu avec seulement 22 commandes fermes. Ce qui porte le total des commandes à 192 unités. Les compagnies aériennes rechignent à acheter un appareil qui connaît des problèmes d'exploitation et dont le rythme de production reste très lent (un exemplaire par mois). Un problème dû, soit dit en passant, au sous-investissement dans la co-entreprise PowerJet (Snecma et NPO Saturn), qui fabrique les moteurs du SuperJet 100.

Emmanuel Grynszpan, à Moscou

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