Les professionnels du solaire réclament une concertation avec le gouvernement

Les acteurs de la filière attendent du gouvernement une stratégie claire pour les trois prochaines années.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

Publication du rapport Charpin en août, nouvelle baisse des tarifs de rachat au 1er septembre, passage du crédit d'impôt de 50 % à 25 % au 29 septembre, modification annoncée de la définition de l'intégration au bâti... Depuis quelques semaines, les professionnels français du photovoltaïque donnent de la voix. Plusieurs d'entre eux ont adressé, le 7 octobre, une lettre ouverte au président de la République. D'autres avaient publié en septembre « Les six vérités sur la filière du solaire photovoltaïque ».

Mathieu Debonnet, fondateur d'Altus Energy et rédacteur de ce rapport, dénonce notamment le coût du financement pour la collectivité régulièrement brandi par EDF. « La part du photovoltaïque dans la CSPE coûte à un ménage moyen [3.500 kWh consommés par an] moins de 1 euro par an », rappelle-t-il. La CSPE (Contribution au service public de l'électricité) est un fonds de péréquation alimenté par les consommateurs pour financer le surcoût du développement des énergies renouvelables.

Mathieu Debonnet souligne aussi le fossé entre la « liste d'attente » des projets déposés et ceux qui verront réellement le jour. La puissance cumulée en demande de raccordement est ainsi passée de 4.800 MW au 31 décembre 2009, chiffre repris dans le rapport Charpin, à 2.950 MW au 30 juin 2010. Sur les 1.800 MW disparus de la file d'attente en six mois, 220 MW ont été effectivement raccordés ! Et de réclamer « une stratégie claire à au moins trois ans », ainsi que la fin des baisses de tarifs, car « les TRI sont déjà revenus à 6 %, et en dessous, personne n'investira. »

Mathieu Debonnet rappelle aussi les 10.000 emplois directs et 25.000 indirects créés dans le bâtiment, liés à la spécificité française de l'intégration architecturale. À ce sujet, à compter du 1er janvier 2011, les tarifs distingueront l'intégré au bâti de l'intégration simplifiée. « Mais les règles ne sont pas encore définies », regrette Nicolas Cohen-Solal, directeur général de Terreal Solaire.

« Difficile alors pour une PME de développer le bon produit. » En dépit d'intérêts divers (quotas annuels, tarifs, définition de l'intégration), les professionnels espèrent tous la concertation avec le gouvernement, annoncée pour octobre et reportée sine die.

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