Les professionnels du photovoltaïque réclament un déblocage urgent des projets gelés

Un sondage indique que les Français seraient prêts à payer plus pour les énergies renouvelables. Le syndicat des énergies renouvelables estime prioritaire de régler le problème de la file d'attente des projets photovoltaïques. Le gouvernement a jusqu'au 9 mars pour faire connaître ses arbitrages.
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Rien de tel qu'un bon sondage pour appuyer un argumentaire. Selon une étude réalisée par l'institut LH2 pour le compte du syndicat des énergies renouvelables (SER) publiée hier jeudi, près de trois Français sur quatre seraient disposés à payer plus cher leur électricité pour favoriser le développement des énergies renouvelables. Il faut bien évidemment prendre ces indications avec une grande prudence. De très nombreux sondages affirment que les Français, interrogés sur leur acceptation des éoliennes, y sont favorables à 80%. Dans la réalité, chaque fois qu'un projet de parc est aujourd'hui proposé, les populations se divisent et souvent des associations se crééent afin d'en empêcher la construction.

Pour autant le sondage vient appuyer opportunément le combat du SER en faveur de l'énergie photovoltaïque et de la mise en place de nouvelles règles suite au moratoire instauré par le gouvernement début décembre qui a gelé tous les projets de parcs solaires jusqu'au 9 mars prochain. "L'urgence est de régler le problème de la file d'attente des projets" que le moratoire à gelé a déclaré jeudi le président du SER, André Antolini. Cette file d'attente qui représente un potentiel d'environ 4 gigawatts (GW) est en effet un des élements les plus délicats de la crise qui secoue la filière photovoltaïque.

La problématique est simple: soit les projets en file d'attente qui répondent à aux critères de qualité et de faisabilité réglementaires sont dégelés et du coup, leur remise sur le marché fait exploser le montant des aides publiques qui leur sont consacrées estimées à quelques 9 milliards d'euros sur vingt ans, selon les estimations officielles. Avec pour conséquence un retour à la case départ puisque c'est précisément cette inflation de projets qui avait amené le gouvernement à décider d'un moratoire afin d'éviter un alourdissement trop conséquent de la contribution au service public de l'électricité (CSPE) cette taxe prélevée sur les factures EDF des ménages et des entreprises et qui finance les aides aux énergies renouvelables. Seconde solution, le gouvernement décide d'effacer definitivement les projets en file d'attente. Mais ce sont alors plusieurs milliers d'emplois, entre 15.000 et 20.000 selon les sources, qui disparaissent. Sans parler de la perte des investissements à hauteur de plusieurs millions d'euros que plusieurs centaines de PME de la filière ont engagés dans ces projets.

Afin de sortir de la crise sans trop de casse, le syndicats des énergies renouvelables préconise l'instauration de tarifs de rachat spécifiques aux projets précédement gelés. Ces tarifs de rachats seraient notamment variables puisque revus à la baisse dès lors qu'un seuil de projets serait atteint. Par ailleurs, et pour éviter toute spéculation de la part des constructeurs de parcs solaires, le SER reprend l'une des pistes suggérées par le rapport Charpin. Elle consisterait à demander avant toute délivrance d'autorisation à construire, une caution financière aux opérateurs, somme d'argent qui garantirait le sérieux de l'affaire.

Une dernière réunion de concertation entre les pouvoirs publics, les professionnels et les associations environnementales doit se tenir vendredi. Après celle-ci, la balle sera dans le camp du gouvernement. Il aura jusqu'au 9 mars pour rendre ses arbitrages.

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