Au Brésil, Voltalia a remporté fin décembre 170 MW sur un total de 976 MW attribués dans le cadre d'une nouvelle procédure d'enchères. Il arrive ainsi en deuxième position derrière l'entreprise brésilienne Furnas, filiale de l'électricien national Electrobras, qui a raflé 204 MW. "Il s'agit de notre plus gros contrat jamais signé dans l'éolien", se félicite Christophe Ripert, administrateur délégué de la société.
Voltalia a gagné deux lots dans le nord-est du pays : le premier de 110 MW dans l'état du Ceara, en collaboration avec deux entreprise brésiliennes, CHESF, filiale d'Electrobras, et Encalso Construcões, un groupe de construction et d?immobilier. Et le second, seul, de 60 MW dans l'état du Rio Grande Do Norte. Ces deux lots représentent un investissement global d'environ 255 millions d'euros (1,5 million d'euros par MW). "Pour le premier lot, nous aurons de l'ordre de 25% du capital mais nous exercerons le contrôle, alors que pour le second nous serons à 100%", précise Christophe Ripert. Ces projets seront réalisés d'ici à fin 2015.
Le Brésil devrait ainsi devenir le premier marché de Voltalia, qui avait déjà remporté un parc de 150 MW dans le Rio Grande Do Norte lors des enchères précédentes d'août 2011. L'entreprise est en train de boucler son financement auprès de la banque publique brésilienne BNDES, la part des fonds propres s'élevant entre 25 et 30% par projet et le reste étant de la dette. Elle envisage de commencer la construction de ce premier parc fin 2012 pour une mise en service courant 2014. Si le contrat n'est pas encore signé, les discussions sont bien avancées avec le groupe espagnol Acciona pour la fourniture des turbines.

Le projet de La Barden bientôt relancé ?
L'entreprise ne compte pas pour autant négliger ses autres marchés, et notamment la France où elle a plusieurs projets en développement dans l'éolien terrestre et le solaire. Sur ce dernier secteur, elle espère faire renaître son grand projet de 96 MW de La Barden, près de Marseille, victime du moratoire de décembre 2010. "Nous travaillons à ce qu'il sorte de terre soit via la nouvelle procédure des appels d'offres, soit au tarif syndical de 12 centimes d'euros le kWh", indique Christophe Ripert pour qui la parité réseau n'est plus très loin dans le solaire en France grâce à l'effondrement du prix des panneaux photovoltaïques.
Présent en France, en Grèce et au Brésil, Voltalia compte aujourd'hui près de 55 MW en production, dont 33 MW dans l'éolien, 9,5 MW dans la biomasse, 8,1 MW dans le solaire et 4,5 MW dans l'hydroélectricité. Avec son succès brésilien, il devrait atteindre son objectif de plus de 500 MW autorisés en 2016.
La reprise en main de l'entreprise par la famille Mulliez, devenue son actionnaire majoritaire via Creadev, devrait lui permettre de trouver plus facilement les fonds nécessaires à son développement tout en donnant la priorité aux projets les plus rentables. Signe des changements, le fondateur et PDG Robert Dardanne a été remplacé en novembre dernier par Sébastien Clerc, un ancien de Natixis. "Nos méthodes vont se professionnaliser et nous serons un peu plus sélectifs dans nos projets pour nous focaliser sur ceux dont l'économie est acceptable", souligne Christophe Ripert.