" La responsabilité sociale inclut la qualité de vie délivrée aux salariés "

Cécile Colonna d'Istria, directrice du salon Produrable.

Le salon Produrable qui s'ouvre aujourd'hui au CNIT, à La Défense, se veut le lieu de rencontre entre professionnels autour des problématiques de RSE, la responsabilité sociétale des entreprises. Pouvez-vous nous préciser ce que cela recouvre ?

Depuis l'émergence du concept de développement durable, on ne s'est jamais vraiment préoccupé de savoir précisément sur quels axes l'entreprise avançait sur cette voie de progrès. Mais au-delà de l'impact sur l'environnement, qui a eu tendance à monopoliser l'attention ces dernières années, la RSE prend aussi en compte la paix sociale, le partage équitable des bénéfices et la qualité de vie « délivrée » par l'entreprise à ses salariés. Ce dernier point prend d'ailleurs une importance croissante.

Le résultat de la conférence de Copenhague sur le climat et le scepticisme exprimé récemment sur des mesures phares en France telles que la taxe carbone influencent-elles la façon dont les entreprises appréhendent cette responsabilité sociale ?

L'engouement sur la question strictement climatique a atteint son paroxysme avec Copenhague. Les entreprises pour lesquelles le développement durable n'a jamais été très concret, mais qui ont « surfé » sur l'effet de mode, peuvent se sentir déstabilisées par ce climat général. Mais celles qui avaient entamé une vraie démarche de responsabilité sociétale ne s'en détournent pas pour autant. Le besoin de cohérence et de preuve par l'exemple est encore plus fort dans ce contexte. Bien sûr, elles prennent conscience que la mutation imposée par la RSE est difficile, complexe, contraignante. Notre message aux entreprises, c'est d'être ambitieuses sans être mégalo, de prendre le courage et le temps de revoir leurs modèles économiques et d'agir avant de dire.

Constatez-vous des différences sur ces questions selon les secteurs et la taille des entreprises ?

En termes de secteurs, les plus gros pollueurs comme les cimentiers ou les énergéticiens sont plus focalisés sur l'environnement, tandis que les sociétés de services se préoccupent davantage d'aspects sociaux.

En termes de marché, de nombreuses start-up positionnées sur le secteur de l'efficacité énergétique grâce au Green IT (informatique verte) ont du mal à démarrer et à trouver des clients. Les grands donneurs d'ordres, qui, sur ces sujets, communiquent plus qu'ils n'agissent, ne sont pas encore prêts à payer davantage pour des services plus « verts ».

En revanche, dans la mesure où l'innovation est indispensable pour faire muter les modèles, les petites entreprises et les plus jeunes, plus souples, prendront plus facilement le pli de la RSE.

 

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