L'éco-conception, tout le monde y gagne

Le 1er juillet prochain, le traitement en fin de vie des produits électroniques sobres en énergie et matières premières sera moins onéreux et ils seront vendus moins cher aux consommateurs.

Une opportunité, une chance, un élément de différenciation. » C'est ce que représente l'éco-conception pour Olivier Rouvière, directeur qualité et risque chez Sagemcom. Cette entreprise française issue du groupe Sagem fabrique fax, imprimantes, décodeurs et autres box.

Emballages, transport, matériaux, mode d'assemblage et jusqu'au design des produits y sont régulièrement repensés pour une moindre utilisation d'énergie et de matières premières sur toute la durée de vie des produits. Ces derniers sont regroupés dans des cartons recyclés à 98 %, imprimés d'encres végétales, plus compacts et permettant de caser 180 produits sur des palettes qui n'en contenaient auparavant que 88. Au niveau du design, le micrograinage est préféré au plastique poli qui s'abîme rapidement. Des modes d'assemblage bien pensés diminuent les temps d'opérations de maintenance, favorisent la réutilisation des matériels et le tri des plastiques en fin de vie.

« La contrainte ne nous dérange pas, assure François Chanet, porte-parole de Sagemcom. Au contraire, nous surfons sur l'innovation. » Le nouveau barème de calcul de l'écocontribution, qui sera en vigueur à compter du 1er juillet prochain, est donc une bonne nouvelle pour l'entreprise. Depuis le décret du 20 juillet 2005, dans le cadre de la responsabilité élargie du producteur (REP) et sur le principe du pollueur-payeur, les fabricants sont en effet responsables de la collecte, la dépollution et la valorisation des déchets électriques et électroniques (DEEE). En France, les producteurs ont fait le choix de déléguer cette mission à des éco-organismes, moyennant une écocontribution affichée et répercutée au consommateur.

C'est précisément cette contribution qui, à compter du 1er juillet prochain, sera calculée en tenant compte du « degré » d'écoconception des produits, notamment la présence d'éléments polluants ou leur recyclabilité. Ces tarifs modulables constituent une première en Europe, qui aura valeur de test.

Critère officiel

Certes, « l'écocontribution, répercutée au consommateur final, est neutre financièrement pour le producteur, reconnaît René-Louis Perrier, directeur général d'EcoLogic, l'un des trois éco-organismes français agréés. Mais ce sont des secteurs (l'électronique grand public, par exemple) où l'on se bat pour un euro et où les prix psychologiques sont importants, affirme?t-il. Le signal de prix est faible, mais le barème va faire du degré d'éco-conception un critère officiel que les fabricants pourront facilement mettre en avant ».

Comme le stipule leur cahier des charges, le rôle des éco-organismes, au-delà de la dépollution et du recyclage des DEEE, est d'accompagner les fabricants vers une conception et des méthodes de commercialisation plus saines. Ce que fait Eco-Logic, en les sensibilisant au coûts et aux dégâts posés par la pollution au travers d'une newsletter ou de visites de sites de démantèlement. Adhérent à Eco-Logic, Sagemcom se réjouit de ce nouveau barème dont il espère qu'il fera progresser la prise de conscience chez les consommateurs en les incitant, par une communication ad hoc et des prix plus compétitifs, à choisir les produits les plus « verts ». Comme les siens.

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Commentaire 1
à écrit le 31/03/2010 à 10:30
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SAGEMCOM ne fabrique pas que des fax, imprimantes, décodeurs et autres box.Elle fabrique également du matériel de signalisation routière (signaux, armoires de commandes, bornes...)

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