Le Comité de Bâle lâche du lest sur la liquidité et donne de l'air aux banques

Le report à 2015 de l'entrée en vigueur du nouveau ratio de liquidité à un mois allège la pression sur le secteur bancaire à l'approche du « mur de la dette » de 2011 et 2012.

Pour « sages » qu'ils soient, les membres du Comité de Bâle se plaisent décidément à souffler le chaud et le froid. Après avoir donné des frissons aux banquiers il y a quelque mois en dévoilant ses projets concernant la liquidité des établissements, le Comité vient de donner un peu d'air au secteur en annonçant mardi soir, à l'issue de sa réunion à Séoul, que l'entrée en vigueur du nouveau « ratio de couverture de liquidité » serait finalement repoussée à 2015, au lieu de 2012.

Ce ratio de liquidité à un mois, qui précisera la quantité d'actifs très liquides (emprunts d'État et dette corporate très bien notée) que chaque banque devra détenir pour faire face à ses sorties de cash sur une durée de 30 jours, fera d'abord l'objet d'une « période d'observation » à partir de 2011, afin de mesurer son impact sur les bilans bancaires et de remédier à tout effet indésirable, a indiqué le Comité, qui rassemble les banquiers centraux et les régulateurs de 27 pays.

La mansuétude des sages

Les « sages » de Bâle ont donc tenu compte des inquiétudes exprimées par le secteur sur la réforme des exigences de liquidité, comme ils l'avaient déjà fait en repoussant à 2018 l'entrée en vigueur du « ratio net de financement stable » (NSFR) à un an, qui sera testé à partir de 2012. « Certains aspects de ces ratios de liquidité devront être passés en revue au cours de cette période d'observation car il s'agit d'exigences absolument nouvelles, c'est ce qui explique ce changement » de date d'entrée en vigueur, a expliqué Nout Wellink, président du Comité de Bâle.

Mais la relative mansuétude du Comité s'explique aussi par un contexte déjà chargé : le secteur bancaire mondial va en effet devoir refinancer environ 3.300 milliards de dollars de dette en 2011 et 2012. Dont près de 1.500 milliards pour les seules banques européennes, qui doivent en outre faire face au retrait progressif, mais inexorable, des mesures de soutien à la liquidité mises en place par la Banque centrale européenne au plus fort de la crise. Rien de surprenant, donc, à ce que la nouvelle ait été bien accueillie par les marchés. L'indice Stoxx des banques européennes a ainsi gagné jusqu'à 2 % en début de séance avant de clôturer en hausse de 0,51 %, alors que l'indice européen Stoxx 600 cédait 0,56 %.

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