Les rapprochements dans l'industrie financière se poursuivent en France. Lundi dernier, UFG-LFP et Cholet Dupont annonçaient un partenariat qui deviendra officiel en mars après l'obtention de l'accord de l'Autorité des marchés financiers (AMF) et de l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP). Dans les faits, la première reprend les 33,4 % que détenait Crédit Agricolegricole (CA) dans la seconde. « Nous avons recherché un autre partenaire pour nous accompagner dans notre développement », indique Fabrice de Cholet, président-directeur général de Cholet Dupont. Et de préciser que le groupe, qui est teneur de compte, délègue cette activité au CA pour ses clients de gestion privée. CA deviendra aussi le teneur de compte des clients d'UFG-LFP. Les familles Cholet et Dupont détiennent encore 51,6 % du capital et les salariés 15 %. UFG-LFP, qui siégera désormais au conseil d'administration, est le nouvel actionnaire de référence. Ce qui implique « un certain nombre de droits de veto et un devoir de surveillance, explique Patrick Rivière, directeur général d'UFG-LFP. D'ailleurs, notre système informatique de contrôle des risques sera étendu à notre partenaire. »

Campagnes commerciales

Le deal ne s'arrête pas là : UFG-LFP acquiert aussi 51 % du capital de la plate-forme Cholet Dupont Partenaires (CDP), le solde restant entre les mains de Cholet Dupont. Les deux maisons souhaitent se développer sur la gestion privée notamment, via les conseillers en gestion de patrimoine indépendants. UFG-LFP affiche 2 milliards d'euros en gestion privée (1,3 milliard en immobilier, 400 millions de la reprise de la gestion privée du CMNE au Luxembourg et 300 millions en valeurs mobilières) et Cholet Dupont 2,5 milliards, avec l'objectif d'atteindre 3 milliards d'euros.

Si techniquement CDP fonctionne bien, Fabrice de Cholet reconnaît que, pour « qu'elle soit rentable, il faut atteindre une taille critique car les coûts sont importants ». CDP affiche aujourd'hui 300 millions d'euros distribués. Sa taille va doubler puisque UFG-LFP y apporte ses comptes clients, dont elle garde la gestion, soit 300 millions d'euros. « Nous y transférerons aussi le suivi des contrats de distribution et le traitement de 1,5 milliard d'euros investis en fonds externes, déclare Patrick Rivière. Nous voulons faire de CDP un point d'entrée en matière d'architecture ouverte en y proposant des fonds et des produits immobiliers. » Les deux maisons mèneront ensemble des campagnes commerciales pour promouvoir CDP. Ce qui intéressait aussi UFG-LFP, c'est l'activité de comptes titres de Cholet Dupont nécessaire pour détenir des OPCI (organisme de placement collectif en immobilier).

Autre synergie : la gestion de produits de taux, jusqu'à présent déléguée à Amundi, le sera à UFG-LFP.