L'ACP appelle les banques et les assureurs à rester vigilants

Christian Noyer, qui préside l'Autorité de contrôle prudentiel, s'est dit favorable à ajustement du calibrage des ratios de liquidité de Bâle III.
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Certes, les banques et les compagnies d'assurance françaises sont robustes. Les banques devraient d'ailleurs passer les prochains stress tests « sans problème particulier », selon Christian Noyer. Elles ne doivent pas pour autant relâcher leur leur vigilance, a estimé le gouverneur de la Banque de France à l'occasion de la présentation du premier rapport annuel de l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP). Pour lui, les établissements doivent avoir « une gestion rigoureuse de leurs risques ».

Le premier de ces risques est lié à l'évolution des taux : « L'éventualité d'une normalisation des conditions monétaires peut conduire à un renchérissement du coût de la ressource » pour les banques, à un moment où elles ont besoin de renouveler leurs passifs à moyen et long terme. Le président de l'ACP attire également l'attention sur le risque d'augmentation de la sinistralité et du risque de crédit des PME.

Risque sur l'assurance-vie

Le troisième risque est un risque de marché : « La volatilité accrue pourrait peser sur les résultats des grands groupes et sur la liquidité de certains produits », prévient-il. Quant à la tendance à la baisse des « spreads » et au retour des produits structurés, ils méritent d'être surveillés, estime l'ACP. Pour les assureurs en non-vie, Christian Noyer pointe le risque d'une hausse du coût des sinistres. « L'environnement de taux long durablement bas pourrait défavorablement jouer sur l'activité et les résultats de l'assurance-vie », ajoute-t-il. Enfin, cinquième risque, lié à remontée des taux : une correction du marché immobilier. À cet égard, le gouverneur de la Banque de France s'inquiète de la faiblesse des marges des crédits immobiliers. « Compte tenu du fait qu'elles prêtent à taux fixes, les banques ne sont pas très raisonnables ». Dans la perspective de la mise en oeuvre de Bâle III - à partir de 2013 pour les mesures relatives à la solvabilité, et de 2015 pour celles liées à la liquidité -, l'ACP exhorte les banques françaises à continuer à renforcer leurs fonds propres. À cet égard, Christian Noyer leur recommande de pratiquer une politique de dividendes raisonnables, de ne pas dilapider leurs ressources par des rachats d'actions, de diminuer leurs risques pondérés et de reconstituer des marges « encore faibles par rapport à la moyenne historique et à leurs voisins européens ».

Interrogé sur les ratios de liquidité de Bâle III, le gouverneur de la Banque de France s'est dit favorable à un assouplissement de certaines hypothèses et à un ajustement des calibrages. « Nous savons que les titres souverains ne sont pas forcément les actifs les plus sûrs et les plus liquides en toutes circonstances », a-t-il en particulier expliqué, mentionnant « d'autres titres et marchés aussi liquides et sûrs comme les covered bonds ».

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