La première vente aux enchères tricolore entièrement consacrée aux jouets anciens a eu lieu en 1973 à Chartres (Eure-et-Loir). Depuis, les ventes spécialisées s'y sont succédées, et la SVV de J.P. Lelièvre est aujourd'hui le point de rencontre obligé des collectionneurs d'autos en tôle, de trains électriques, de baigneurs en celluloïd, d'ours en peluche ou d'automates mécaniques. Collectionneurs passionnés prêts à dépenser des milliers d'euros pour retrouver un jouet de leur jeunesse, qu'ils possédaient ... ou qu'ils rêvaient d'avoir.

Ayant déniché à Rotterdam un ensemble exceptionnel de plus de mille pièces de 1860 à 1950 (estimation globale 1 million d'euros), véritable musée du jouet, le commissaire-priseur met à l'encan en deux séances (9 avril pour les jouets de garçons, 21 mai pour les jouets de filles) ces trésors destinés aux adultes nostalgiques.

Vu la fragilité et la rareté de certains objets et surtout leur prix, ces jouets sont davantage destinés à s'exposer dans une vitrine qu'être manipulés avec ardeur. Car de plus en plus avertis, de plus en plus aisés, de plus en plus nombreux aussi, les collectionneurs privilégient les pièces restées à l'état neuf, avec si possible leur boîte d'origine, une présence qui fait gonfler les prix d'un bon tiers. De même, les mécanismes doivent être en état de marche, non refaits, car une restauration de qualité coûte cher. A noter que les jouets en tôle, dont l'âge d'or se situe entre les deux guerres, ont disparu des chambres d'enfants dans les années 1970, les normes de sécurité les jugeant trop dangereuses.

Si le partage garçon-fille reste arbitraire, devant cette quantité (et qualité) de jouets, il fallait faire une sélection. La première vente est donc entièrement consacrée aux voitures, motos, bateaux et autres manèges, représentés par des marques emblématiques telles que Bing, Carette ou Karl Bub (pour les voitures), Fernand Martin, Lehmann, Märklin (jouets mécaniques), Gunthermann (tôle peinte) ou Disler, Paya et Tipp'Co (voitures de course). On trouve ainsi un coupé chauffeur de luxe mécanique en tôle peinte Karl Bub estimé 4.000 euros, un taxi Citroen B2 (2.000 euros), un phaeton Bing (6.000 euros), une grande roue en tôle peinte Märklin (6.000 euros) ou un biplan KLM Batavia Tipp'Co (2.000 euros).

La seconde vente rassemble nombre de poupées de marque et mobiliers miniatures (chambres complètes avec de surprenants détails), ainsi que des jeux automates anciens. On peut citer un bébé Bru taille 12 (25.000 euros), un bébé Thuillier (30.000 euros), un bébé Carl de Krämmer et Reinhardt de 54 cm (30.000 euros).

Le 9 avril (jouets de garçons) et le 21 mai (jouets de filles), Galerie de Chartres, (Eure et Loir) renseignements: www.ivoire-chartres.com