Les institutions supranationales se penchent sur les ETF

La BRI, le FMI et le FSB ont tous trois publié une note sur ces fonds indiciels cotés pour rappeler leur mécanisme et leurs risques potentiels.
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Le succès des « trackers », aussi appelés ETF (« exchange traded funds », fonds indiciels cotés), ne se dément pas. Pour preuve, les encours sont passés de 412 milliards de dollars en 2005 à 1.311 milliards de dollars fin 2010. Et si l'ensemble de l'offre est constitué de produits simples, cette croissance s'est accompagnée d'une course à l'innovation avec l'émergence de produits complexes. C'est justement cela qui intéresse la BRI* (Banque des règlements internationaux), le FMI** (Fonds monétaire international) et le FSB*** (conseil de stabilité financière) qui ont publié la semaine passée une note sur ces produits. Et l'Esma, l'autorité européenne des marchés, a inscrit dans son programme de travail une réflexion sur le sujet. « L'une de nos missions est de suivre les innovations financières, lister les risques et en tirer les conséquences réglementaires », déclare le FSB.

Les notes indiquent qu'il existe des ETF à réplication synthétique et physique, et soulignent les risques potentiels associés à ces produits. Le FSB est ainsi favorable à une transparence accrue notamment en ce qui concerne les dispositifs encadrant la collatéralisation et les programmes de prêt de titres. iShares, leader mondial sur les ETF, salue cette position. Plus précisément, la croissance des ETF synthétiques, qui utilisent des dérivés, mérite une attention particulière en raison du possible risque de contrepartie qu'il comporte, estime le Forum.

Conflits d'intérêts

Alain Dubois, président du directoire de Lyxor Asset Management, spécialiste des ETF synthétiques, rappelle qu'« à la différence du prêt de titres, l'utilisation de produits dérivés par les OPCVM est très encadrée en Europe comme le prouve le texte publié par l'Esma en juillet 2010, qui ne fait pas moins de 43 pages ! ». Et d'ajouter : « Les ETF sont des fonds coordonnés et donc réglementés. » De même, le FSB estime que ces produits peuvent présenter un risque de conflits d'intérêts car la banque intervient comme contrepartie sur le dérivé et fournisseur d'ETF. Sur ce point, Alain Dubois se félicite de l'entrée en vigueur, le 1er juillet 2011 dans le cadre de la directive OPCVM 4, de règles de « conduct of business », que Lyxor connaît bien car la France « les applique depuis la directive MIF ». Que les spécialistes des synthétiques se rassurent, les émetteurs de trackers physiques ne sont pas oubliés. Les marges sur ces produits étant faibles, pour gonfler leurs revenus, les fournisseurs peuvent être tentés de développer l'activité de prêt de titres. Mais cela n'est pas sans risque puisque l'emprunteur peut faire défaut.

(*) BRI : www.bis.org/publ/work343.pdf.

(**) FMI : www.imf.org/external/pubs/ft/gfsr/2011/01/pdf/text.pdf.

(***) FSB : www.financialstabilityboard.org/publications/r_110412b.pdf.

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