C'est une année très difficile qui s'annonce. Aux Etats-Unis, nous prévoyons une contraction de 1,5% du PIB, avec un approfondissement de la crise en début d'année qui se traduira même par une activité en recul de 4% en rythme annualisé jusqu'à la fin mars. Pendant des mois, un cercle vicieux continuera de fonctionner, par lequel consommateurs, chefs d'entreprise et banques traqueront chez les uns et les autres la moindre mauvaise nouvelle. Jusqu'à ce qu'ils perçoivent les signes de la reprise.
Car le plan de relance massif du gouvernement, qui va venir en aide à de nombreux secteurs d'activité et pas seulement à l'automobile, finira par porter ses fruits. Aussi prévoyons-nous une reprise lente de l'activité aux Etats-Unis au second semestre. Mais il s'agit là de notre scénario central. Je n'exclus pas que si le plan du gouvernement ne marche pas ? car il faut bien reconnaître que de nombreux plans de sauvetage n'ont rien donné ?, les acteurs perdent encore plus confiance. Les attentes sont si fortes, qu'on ne peut exclure un désenchantement. Les Américains auront-ils la patience d'attendre?? C'est un point clé pour l'année prochaine.
Mais ce qui se passera dans le reste du monde comptera plus encore. En effet, alors que les Etats-Unis, l'Europe et le Japon vont tous subir une forte contraction de leur activité, les seules économies en croissance seront celles des Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine). Si, dans un scénario optimiste, la croissance mondiale atteint encore 2,75% l'année prochaine, il faut bien comprendre que cela viendra exclusivement de la Chine, du Brésil et de l'Inde.
Encore faut-il que la demande chinoise, à savoir la construction d'infrastructures, l'investissement et la consommation, tire la croissance du pays. Sinon, la croissance chinoise risque d'être divisée par deux?! En Europe, où les entreprises dépendent massivement de leurs banques pour se financer et où la récession a commencé sensiblement plus tard, l'activité plongera elle aussi sévèrement, même si le filet social jouera son rôle. Et la reprise sera à l'évidence plus longue à venir.
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