UBS, un géant recroquevillé

Par Sophie Gherardi, directrice adjointe de la rédaction de La Tribune.

Historique. UBS, le fleuron de la finance suisse, qui était encore il y a un an et demi la deuxième banque européenne, a perdu en 2008 près de 20 milliards de francs suisses (13,13 milliards d'euros). Plus impressionnant encore, elle a vu partir en masse ses clients fortunés, le c?ur de son business, qui lui ont retiré 226 milliards de francs suisses.

Début 2009, UBS a rétrogradé à la sixième place et sa capitalisation a été pratiquement divisée par quatre. Le géant de Zurich a accumulé une invraisemblable série de malheurs, dont les prolongements laissent mal augurer de la suite. Très engagé aux Etats-Unis, il a souffert plus directement de la débâcle des "subprimes" qu'aucune autre banque du Vieux Continent. Sous le coup d'une enquête du fisc américain, il a dû révéler les noms de 19.000 de ses clients soupçonnés de fraude (mauvais pour l'image "corporate", fatal pour la réputation du secret bancaire suisse auprès de certaines fortunes).

L'Etat helvétique, qui a sauvé UBS à l'automne en entrant à son capital à hauteur de 9%, trouverait saumâtre que les fonds publics servent à payer une grosse amende au Trésor américain. Pour couronner le tout, UBS s'est retrouvé dépositaire de trois fonds luxembourgeois investis auprès de l'escroc new-yorkais Bernard Madoff, et sa responsabilité risque d'être engagée. La direction de la banque est restée en place durant la tourmente, et veut voir un signe encourageant dans le léger redressement en janvier de ses encours gérés.

Les salariés, eux, payent le prix fort : 2.000 d'entre eux vont perdre leur emploi, sur un effectif mondial de 77.000. Quant aux bonus, le gouvernement de Berne a déjà dit qu'il n'y fallait pas songer. Il y aurait de quoi désespérer de la banque suisse si ces déboires n'avaient profité au moins à quelques-uns : les banquiers privés familiaux, dont la collecte a augmenté au fur et à mesure que s'étiolait celle d'UBS.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
N' importe quoi. Encore une " clochette " qui ne connait pas le dossier et qui se permet de la ramener. Journaleux à deux balles, cessez de dire n' importe quoi.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.