Le grand nettoyage bancaire

Par Erik Izraelewicz, directeur de la rédaction de La Tribune.

L'un a démissionné, l'autre a été démis. Daniel Bouton (Société Générale) et Dominique Ferrero (Natixis) ont fait preuve, à un moment ou à un autre de leur carrière bancaire, de grandes compétences et de belles performances. Le premier avait fait de sa banque (la Société Générale), un temps, l'établissement le plus rentable d'Europe. Le second avait tenté de redresser un enfant mal né (Natixis) avec, en permanence sur le dos, des parents (l'Écureuil et les Banques Populaires) qui ne s'aimaient pas.
Daniel Bouton était devenu, par son assurance, le bouc émissaire idéal. Dominique Ferrero est tué par celui (François Pérol) qui avait aidé à la conception de l'enfant maudit. Il y a, dans la chute de ces deux grands banquiers, une certaine dose d'injustice. Il y a néanmoins aussi la preuve que, dans le capitalisme français, les mécanismes de sanction, même s'ils ne sont pas parfaits, ne sont pas pour autant complètement rouillés.
La crise financière aura finalement été fatale, en France aussi, à de nombreux dirigeants de banque. Ces deux têtes tombent après celles des patrons de Dexia, de Calyon et des Caisses d'Épargne. Nul ne sait quand s'arrêtera le couperet.
Les deux affaires qui se percutent aujourd'hui dans l'actualité sont certes bien différentes. Elles démontrent néanmoins une même chose : quand on est responsable, à la tête d'une entreprise, que l'on est payé pour l'être ? bien payé en général ?, on est responsable des succès comme des échecs. Responsable et coupable. C'est sans doute dur à vivre ? pour un patron aussi. C'est pourtant sain. Si l'on prend le recul nécessaire, il faut reconnaître que les têtes qui sont tombées étaient celles des corps les plus malades. Salariés, actionnaires et clients de la Générale ou de Natixis ont payé, ces dernières années, un lourd tribut ? ceux de Dexia ou de Calyon aussi. Ils n'ont sans doute jamais vraiment pu peser sur le choix des dirigeants et sur les stratégies adoptées. La crise les aura finalement aidés.
Reste à savoir s'il suffit de changer une tête pour qu'un corps retrouve santé et bonheur. À La Défense (au siège de la Générale) comme dans le nouveau XIIIe parisien (Natixis), la question est ouverte. Les survivants les plus vaillants de la crise ? BNP Paribas, Crédit Mutuel ou Crédit Agricole ? vont regarder maintenant avec grand intérêt les nouvelles têtes tenter de recoller à ces corps malades.

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Commentaires 10
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Si c'est comme au gouvernement ou il suffit de changer les têtes pour faire oublier puis recommencer les mêmes erreurs, alors gageons que ce nouveau PDG prosperera tout autant que son predecesseur, peu importe les resultats. Je suis certaine que le m...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Une retraite à 700 000 euros par ans pour D.Bouton , vous appelez ça un "mécanisme de sanction" ? C'est "dur à vivre" ?? Je crois que l'écrasante majorité des gens de ce pays sont prêts à vivre dans une telle dureté !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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les ACTIONS JUDICIAIRES restent à ENTREPRENDRE - Les PARLEMENTAIRES DORMENT BIEN REPUS - Les PARLEMENTAIRES de DROITE, du CENTRE, et de GAUCHE, TOUS, DéPUTéS ET SéNATEURS NE FONT ABSOLUMENT RIEN pour INTERDIRE la CO SANGUINITé des CONSEILS d'ADMINIST...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Oui, votre article est difficile à comprendre. Milhau, Merindol, Ferrero ont ils été réellement sanctionnés (comme leur actionnaires) alors qu'ils restent à la "disposition de leur groupe CE/BP" ? Perol, banquier conseil chez Rothschild, qui a partic...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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les patrons changent, mais pas les mauvaises habitudes , que penser de l augmentation de salaire du nouveau patron de Dexia ? et de la prime de bienvenue de son directeur financier ? on vire les mauvais mais les nouveaux sont ils mieux ont ils appris...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pour NATIXIS, je ne sais pas, mais pour Daniel BOUTON, personne ne me fera croire qu'il ait pu être le dirigeant brillant que l'on dit; si tel avait été le cas, il aurait considéré la Société Générale comme son bien - autrement dit un bien de famille...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les CONSEILS d'ADMNISITRTION des FINANCIERS VOYOUS BANQUIERS ou INDUSTRIELS QUI ont EU RECOURS AUX AIDES DE l'ETAT et QUI SOUTIENNENT LES CADRES QUI SE PARTAGENT DES REMUNERATIONS DE TOUS TYPES CONTRIBUENT à GENERALISER DES ABUS DE BIENS SOCIAUX, rap...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Peut on aussi virer les journalistes qui leur ont cirés les pompes ?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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ABUS DE BIENS SOCIAUX....OUI Imaginez ce que les 4 OU 5 dcirigeants d'un etablissment Bancaire,amputent grace aux STOKS OPTIONS,les revenus de la banque d'environ une dizaine de milliards sur une périodede 10 ANS ????contraigant la banque à emprunt...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Au fonds, le même avis que pour Daniel BOUTON peut s'appliquer aux dirigeants de NATIXIS; peut-être la morgue et l'égoïsme des fonctionnaires en moins

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