Le choc sur l'économie réelle

Comme chaque année depuis quatre ans, La Tribune est l'un des partenaires des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, organisées sous l'égide du Cercle des économistes. Un Davos provençal dont l'originalité est d'associer le monde universitaire au monde économique, permettant de réunir un parterre international de qualité dans le cadre du Festival d'Aix. Le thème choisi pour 2009 porte sur les nouveaux équilibres du monde, avec pour dominante trois questions clés : croissance, démographie et finance. Huit membres du Cercle des économistes reviennent sur les ruptures et les nouveaux équilibres provoqués par la crise. Aujourd'hui, Christian de Boissieu, président du Conseil d'analyse économique.

On est passé d'une crise bancaire et financière à une crise économique et maintenant sociale. Les plans de relance commencent seulement à produire leurs effets dans un contexte où la crise bancaire n'est pas achevée. Certes, les banques américaines commencent à rembourser les aides fédérales, mais il y a encore au plan mondial un stock important d'actifs toxiques à provisionner (même si les évaluations du FMI sont à prendre avec précaution). Surtout, le foyer de l'incendie n'est pas encore éteint : les prix de l'immobilier continuent de baisser aux états-Unis.

La crise nous offre une occasion unique d'améliorer les règles du jeu, mais le calendrier est serré. Américains et britanniques sont prêts à accepter des choses qu'ils auraient refusées il y a un an et qu'ils n'accepteront plus d'ici un an. Le problème de cette crise vient de ce que l'économie et la finance se contaminent l'une l'autre. Les pays les plus avancés connaissent leur pire récession depuis la crise de 1929. Les pays émergents traversent un fort ralentissement.

Je ne crois pas à la théorie du découplage. Nous sommes tous dans le même bateau et l'économie mondiale n'a pas encore touché le fond de la piscine, même si la Chine donne des signes encourageants. Fin 2009, début 2010, nous devrions atteindre un plateau pour retrouver une croissance légèrement positive. Notre chance est la baisse des prix qui soutient le pouvoir d'achat, à condition de ne pas tomber en déflation.

Quant au risque inflationniste, il est limité par la forte hausse du chômage. Je ne crois donc pas à des effets de second tour sur les salaires, ce qui devrait inciter les banques centrales à ne pas remonter leurs taux directeurs avant longtemps. Mais il y a un vrai débat sur la stratégie de sortie de crise, quand il s'agira de désarmer les dispositifs de soutien monétaire et budgétaire.

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