Gaz  :  un goût amer

Par Odile Esposito, rédactrice en chef à La Tribune.

Faut-il s'en réjouir ou bien s'en inquiéter ? Les deux probablement. Comme nombre de révolutions technologiques, celle mise en évidence par le fantastique essor des gaz non conventionnels laisse perplexe.

Les optimistes y verront la confirmation de ce qu'ils professent depuis des années. A savoir que le progrès technique peut venir à bout de nombre de problèmes naguère jugés insolubles. Et qu'il ne sert donc à rien de s'inquiéter outre mesure face à tel ou tel casse-tête car le génie de l'homme finira bien par vaincre l'obstacle.

Avec cette formidable avancée, le gaz ne va-t-il pas redevenir à la fois abondant et bon marché ? Et les Cassandre qui annonçaient une pénurie imminente avaient tort, une fois de plus.

Sans doute. Mais cette avancée laisse un goût plutôt amer. Pourquoi les compagnies pétrolières qui se ruent en masse vers ces nouveaux gisements restent-elles aussi discrètes sur les produits chimiques utilisés lors de ces extractions ? Ces méthodes ne sont-elles pas dangereuses pour les nappes phréatiques ? Surtout, la conquête de ce nouvel eldorado montre combien l'homme reste un prédateur. Même s'il sait désormais le faire, faut-il qu'il exploite ainsi jusqu'à la dernière molécule de gaz présente sur terre ? Qu'il saccage pour cela des milliers d'hectares ? Et qu'il se moque éperdument des réserves qu'il laissera à ses enfants ?

Avec l'épuisement des réserves pétrolières et la montée des risques climatiques, on croyait les pétroliers devenus raisonnables. Prêts à se lancer dans les énergies vertes. Ce n'était donc qu'une illusion ?

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