Les agences de notation sont "incompréhensibles et irrationnelles"

Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, s'indigne contre les agences de notation dont l'utilité pour guider les investisseurs "n'est plus avérée aujourd'hui".
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"Les agences sont devenues franchement incompréhensibles et irrationnelles. Elles lancent des menaces, alors même que les Etats ont pris des décisions fortes et positives", déclare Christian Noyer au journal régional, faisant référence à l'accord intervenu la semaine dernière au sommet européen de Bruxelles pour resserrer la discipline budgétaire.

"Les agences de notation font comme s'il ne s'était rien passé. On peut penser que l'utilité des agences pour guider les investisseurs n'est plus avérée aujourd'hui", affirme le gouverneur de la Banque de France.

La France, comme la plupart des pays de la zone euro, est menacée d'une dégradation de sa note, actuellement AAA, par l'agence Standard and Poor's. Celle-ci est considérée comme imminente par les marchés.

Noyer conteste à l'avance une dégradation éventuelle

Christian Noyer, également membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), conteste par avance une telle dégradation. "Je ne sais pas ce que feront les agences de notation. Ce que j'observe, c'est que ces agences ont réussi, par leurs commentaires critiques, à fragiliser un sentiment positif qui existait sur le marché au lendemain du sommet de Bruxelles", dit-il.

"En outre, la dégradation ne me paraît pas justifiée au regard des fondamentaux économiques. Ou alors, il faudrait qu'elles commencent par dégrader le Royaume-uni qui a plus de déficits, autant de dettes, plus d'inflation, moins de croissance que nous et dont le crédit s'effondre", ajoute-t-il.

Le président Nicolas Sarkozy, qui a fait de la conservation du triple A une priorité absolue, a commencé à préparer les Français à une dégradation de cette note, la meilleure possible. Il a affirmé cette semaine qu'une telle perte ne serait "pas insurmontable", tandis que le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a estimé que ce ne serait "pas un cataclysme".

Christian Noyer considère par ailleurs, dans l'entretien au Télégramme, que les banques françaises "sont très bien capitalisées, notamment comparées à leurs homologues européennes et américaines".

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