Davos : les chefs d’entreprise plus optimistes malgré les incertitudes

Le sondage annuel réalisé avant l'ouverture du Forum économique mondial 2017 auprès des chefs d'entreprise du monde entier par PwC montre que la confiance dans une reprise est là, malgré les risques politiques.
Philippe Mabille
L'an dernier à la même époque, les perspectives étaient plus sombres, en raison des risques de déflation, incarnés par la chute des prix du pétrole et les craintes d'un atterrissage brutal de l'économie chinoise, a expliqué à Reuters Bob Moritz, le coordinateur de l'étude chez PwC.

A la veille de l'ouverture, mardi 17 janvier, du 47e Forum économique mondial à Davos, les patrons ont un peu plus le sourire, en tout cas plus qu'en 2016, à propos de la situation économique mondiale et de leurs propres perspectives d'activité et de chiffre d'affaires. Selon l'enquête traditionnelle révélée chaque année par PwC (PricewaterhouseCoopers), 29% des 1.379 patrons interrogés entre septembre et décembre dernier dans 79 pays estiment que la croissance mondiale va accélérer cette année. Le FMI et l'OCDE ont pourtant récemment révisé à la baisse leurs prévisions mondiales, à 3,4% et 3,3%. C'est 2 points de mieux que l'an dernier, mais cela reste un niveau encore faible (le dernier point haut à 5,2% date de... 2007).

Ils sont 38% à se dire très confiants dans leur capacité à augmenter leur chiffre d'affaires et leurs revenus en 2017, contre 35% il y a un an - une proportion qui était la plus faible depuis six ans. L'an dernier à la même époque, les perspectives étaient plus sombres, en raison des risques de déflation, incarnés par la chute des prix du pétrole et les craintes d'un atterrissage brutal de l'économie chinoise, a expliqué à Reuters Bob Moritz, le coordinateur de l'étude chez PwC.

Record de préoccupation sur les incertitudes économiques de 2017

On est toutefois loin d'avoir retrouvé les niveaux de 2014 et surtout d'avant la crise de 2008. A court terme, pour 2017, les patrons interrogés par PwC sont surtout inquiets des risques politiques avec les incertitudes de la présidence Trump, qui démarre le 20 janvier, en plein Forum, et celle de la dislocation de l'Union européenne avec le Brexit dont les négociations vont commencer au premier trimestre. Si la résistance de l'économie britannique après le référendum du 23 juin, tout comme la hausse du dollar et de la Bourse américaine rassurent, l'enquête montre un niveau de préoccupation historiquement élevé sur les incertitudes économiques de 2017 (82%), l'excès de réglementation (80%) et la crainte du protectionnisme (59% en moyenne, mais 64% pour les patrons américains et mexicains).

Croissance : la France absente du quinté pronostiqué par les patrons

Plutôt confiants pour leur propre activité, plus de la moitié des patrons disent qu'ils comptent augmenter leurs effectifs cette année. Par zone géographique, les patrons interrogés estiment que le potentiel de croissance le plus élevé se trouve dans l'ordre aux Etats-Unis, en Chine, en Allemagne, au Royaume-Uni et au Japon. Les Pdg les plus confiants sur l'avenir de leur entreprise à court terme sont les Indiens, les Brésiliens, les Roumains, les Espagnols et les Australiens, suivi par... les Britanniques.

Par secteur d'activité, selon l'enquête PwC, les projets d'embauche les plus ambitieux sur 2017 sont ceux de la gestion d'actifs, de la santé et des technologies. La principale préoccupation est la capacité à attirer et à trouver les compétences souhaitées et l'interrogation sur l'impact de la technologie sur les emplois. Fait intéressant, 52% des chefs d'entreprise interrogés ont déjà commencé à explorer les bénéfices que pourrait engendrer une meilleure coopération entre les hommes et les machines. 39% disent se préparer à l'arrivée de l'intelligence artificielle dans leurs métiers et étudient l'impact de cette révolution sur la formation et les besoins en compétences nouvelles. La rapidité des changements technologiques est la grande préoccupation de 7 Pdg sur 10. Les compétences les plus recherchées sont celles liées à la créativité, la capacité d'innovation, le leadership et l'intelligence émotionnelle, qui sont aussi les plus difficiles à trouver. C'est, selon eux, le principal frein au potentiel de développement de leur entreprise.

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>> [ REPLAY ] Le moral des chefs d'entreprise du monde entier : présentation à Davos lundi 16 janvier de l'étude PwC "Global CEO Survey".

Philippe Mabille

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Commentaires 5
à écrit le 17/01/2017 à 15:59
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Il va y avoir un peu de reprise, mais manque de techniciens (au sens large), c'est le mal français des patrons français qui n'éxiste que chez-nous, on veut une personne compétante pour son poste mais pas envie de le payer sinon le patron en fait une ...

à écrit le 17/01/2017 à 12:45
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Tenez-vous bien,:le troll de LT est encore intervenu... Avant, c'était C... Cordialement

à écrit le 17/01/2017 à 9:29
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Les riches étant de plus en plus riches malgré une crise économique de plus en plus violente, eux vivant pour leur argent ont toutes les raisons d'être optimiste puisque les politiciens saignent leurs peuples pour qu'ils en aient toujours plus. M...

à écrit le 17/01/2017 à 9:19
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Le dernier Davos ? : le politiquement correct est mort avec Mr Trump et ses tweets. Il a au moins ça pour lui.

à écrit le 17/01/2017 à 8:37
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On ne peut qu'être plus optimiste quand la tendance est au retour du "terre a terre"!

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