
« Mépris de classe » ? « Arrogance jupitérienne » ? Nouvelle transgression de la part d'un président qui veut changer l'état d'esprit d'un pays qu'il a lui-même jugé « irréformable » ? La nouvelle sortie d'Emmanuel Macron, prononcée lors de sa visite d'État à Athènes, a fait son petit effet dans le Landerneau politico-médiatique. « Je serai d'une détermination absolue, je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes », a-t-il lancé comme un défi à quelques jours de la manifestation à l'appel de la CGT.
Le mot a fait mouche
Fainéants, le mot a fait mouche et fait prendre la mouche à tous ceux et au-delà qui se sont sentis soit visés, soit insultés, par ce président décidément pas comme les autres. Emmanuel Macron n'en est pas à sa première provocation : à ses débuts comme ministre de l'Économie, il avait choqué en parlant des femmes « illettrées » de l'entreprise GAD, et s'était excusé publiquement. À Station F, l'incubateur de startup installé dans la Halle Freyssinet, ce sont « les gens qui ne sont rien » qui ont pris un Scud. Dire « une gare, c'est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien », c'est à la fois d'une grande banalité et très signifiant. Mais, parler de « fainéants » et dénoncer les "extrêmes", dans un contexte où Jean-Luc Mélenchon appelle les Insoumis à « l'insurrection sociale », cela peut apparaître plus suicidaire que courageux.
Forte chute de la popularité
Dans un climat tendu, de la part d'un président qui a dévissé dans les sondages pendant tout l'été, avec la plus forte chute de popularité jamais enregistrée de la part d'un locataire de l'Élysée, les propos posent question. Et si le pire ennemi d'Emmanuel Macron était... Emmanuel Macron ? Pourquoi provoquer ainsi au risque de choquer et de blesser ? Ce qui revient sans cesse, quand on interroge ceux, proches ou moins proches, qui ont connu Emmanuel Macron, c'est que tout, chez lui, est parfaitement maitrisé. Ce n'est pas le genre d'homme à ne pas tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Quand il dit "fainéants", ce n'est pas sous le coup de l'émotion.C'est parfaitement réfléchi et ciblé.
En attendant, ses soutiens rament : les uns renvoient à la « jeunesse » du président, qui se laisse parfois un peu aller, à l'image de sa déclaration malheureuse sur les « kwassa-kwassa », les embarcations de fortune des pêcheurs comoriens. Les autres, tels le pauvre Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, tentent une explication de texte a posteriori : Emmanuel Macron, à propos des « fainéants », aurait ciblé « une posture », celle de « tous ceux qui n'ont pas eu le courage de faire les réformes nécessaires », ou en tout cas d'aller assez loin, bref, tous ses prédécesseurs : Chirac, Sarkozy, Hollande...
Un sentiment d'urgence
En réalité, à Athènes, Emmanuel Macron a été assez clair sur le sens de ses propos : « Je ne veux pas que dans quinze ans, un autre président dise "c'est pire encore" ». Pour Emmanuel Macron, président pressé, le moment est plus que venu de faire les réformes, que cela plaise ou non à tous ceux qui s'y opposent. Le chef de l'État exprime ici un sentiment d'urgence, qui correspond certainement à l'état d'esprit des Français qui le soutiennent toujours, encore assez nombreux puisque, malgré la chute, on comptait fin août encore 43% de satisfaits selon notre sondage BVA-La Tribune-Orange. Emmanuel Macron n'est pas encore totalement « hollandisé » et il n'hésite pas à mettre le crédit qui lui reste au service de l'action, car il sait bien que le temps pour réformer lui est compté.
Installer une tension dans l'opinion
En dénonçant les « fainéants », les « cyniques » et les « extrêmes », le chef de l'État installe donc une tension dans l'opinion, entre les partisans de l'immobilisme et ceux qui pensent que la France est au pied du mur. Avec les ordonnances sur le marché du travail, il a posé les fondations d'une série de réformes sociales qui toutes en appellent à l'esprit de responsabilité, individuelle et collective des Français. Face à un marché du travail devenu plus flexible pour les employeurs, il va désormais falloir construire les piliers d'une meilleure sécurisation de l'emploi : ce sont les réformes de l'apprentissage, de la formation professionnelle et de l'assurance-chômage qui seront engagées cet automne. La fainéantise, ce serait de se dire que ces réformes suffisent en elles-mêmes à résoudre la question du chômage. Bien au contraire, ce n'est que le commencement. C'est de la mise en pratique, dans les entreprises, dans la mise en œuvre au quotidien du dialogue social auquel appelle la réforme de Muriel Pénicaud, que viendra ou non la réussite de ces changements.
En dénonçant les « fainéants », Emmanuel Macron appelle donc chacun à se mettre « au boulot » afin de mener la seule bataille qui vaille, celle de la création d'activité et d'emplois. Ce que nous dit Emmanuel Macron, c'est qu'il ne faut pas tout attendre de l'État et de son chef : la balle est désormais dans le camp du patronat et des syndicats réformistes dont les réactions assez modérées ne laissent pas présager une déflagration sociale cet automne.
Les esprits ont évolué
Autre exemple, assez disruptif, d'un appel à l'intelligence collective : l'entretien accordé cet été par Emmanuel Macron à des cheminots de la SNCF, dans lequel il ose aborder tous les sujets qui fâchent : régime spécial de retraite, statut, ouverture à la concurrence. Dans d'autres temps, de tels propos auraient déjà mis en grève tous les transports publics. Pour les « fainéants, les cyniques et les extrêmes », aborder de front ce sujet explosif en même temps que celui du Code du travail aurait de quoi mettre la France à l'arrêt, comme ce fut le cas à l'hiver 1995. Et pourtant, ce n'est pas (encore) le cas, signe que les esprits ont évolué et que l'opinion est désormais sinon acquise, du moins résignée, à la nécessité des réformes.
Merci de regarder entièrement son intervention avant d'écrire un article dessus et sortir une phrase sortie de son contexte, juste pour faire du buzz.
Je suis pas pro macron, mais là c'est une erreur de journaliste? Vous êtes trop fainéant pour regarder le discours que vous commentez sortie de son contexte?
Très déçu par La Tribune!!
Regardez ces Mélenchon, Le Pen, CGTIstes, qui se contentent de dénoncer, de promettre un avenir meilleur, dans une "autre europe" dont ils ne parviennent pas à dessiner les contours. Oui, les contestataires permanents sont des fainéants, qui se contentent de hurler sans apporter le moindre début de solutions crédibles.
Ils sont tellement fainéants qu'ils ne parviennent même pas à se mettre d'accord entre eux - exemple criant de la divergence CGT/LFI sur la loi travail, incapables de manifester ensemble.
Et oui, fainéants qui n'ont même aps été assez inteligent pour se fédérer au premier tour de la présidentielle pour espérer l'emporter.
Elle est pas belle la vie!......
Et allez donc voir en Allemagne ou en Hollande où les horaires sont 8h00-16h30 pour tout le monde, cadres dirigeants compris. Parlez-en à ceux qui se tapent 7h00-21h30 parce qu'ils ont le statut de cadre et qui se font traiter de fainéant par le roi soleil.
Bref la mentalité en France me soûle.
Avec le privé c'est plus facile, corvéable à merci, ça a toujours été, et maintenant avec les insultes en plus.
avant de flinguer, il faut avoir les cuisses propres.
Il existe des stats, renseignez-vous avant d'ecrire n'importe quoi.
Quelle vérité ?
La votre ? La mienne? Celle de la conscience collective ? La vérité absolue ? L'universel ?
La vérité est propre à chacun , nous sommes personnes pour juger les autres sans les connaître, juger = avoir des aprioris
C'est contraire à la conscience humaine et la liberté , ça rentre dans le paradoxe dominé et dominant.
Macron n'a été élu que par 18 % du corps électoral, il est ultra minoritaire
de surcroît c'est un enfant qui se comporte comme un enfant mal élevé
in finé, Macron n'a aucune légitimité ... il peut démissionner pour rendre la vérité à La France et aux Français
Parler de catégories de français comme fainéants, cyniques et extrêmes range les oppositions dans des cases différentes les unes des autres en s'adressant à un peuple qui va distinguer au fond de sa pensée secrète la catégorie d'auteurs des maux du pays.
Les fainéants qui seraient ceux qui refusent de perdre la moindre avancée sociale du siècle passé dont la réduction du temps de travail passé de 48h à 35h hebdomadaire ou la retraite à 60 ans (62 aujourd'hui) ; les cyniques dont le mobile serait l'anarchie pour l'anarchie sans se soucier le moins du monde du sujet ; les extrêmes qui, ne voulant rien perdre, chercheraient à gagner encore plus en invoquant plus de partage des richesses.
Tout l'opposition étant cataloguée, le français moyen va se ranger dans l'un de ces rangs ou carrément à l'extérieur et ne prêtera pas la main à l'une ou l'autre catégorie.
Il faut admirer la manœuvre, car ce qui se joue est une précarisation jamais atteinte jusqu'à présent sous couvert d'une modernité qui sera très vite inefficace et dépassée.
Pour ma part, je ne perds pas de vue ce dilemme tout simple qui ne nous laisse aucune marge de manœuvre face à la mondialisation et à l'ultra-libéralisme économique. Et je ne suis pas partisan d'un changement radical de société pour faire « moderne ».
Quelle que soit la recette, nous ne pourrons jamais, ni nous aligner sur les conditions sociales et fiscales de pays sans sécurité économique et sociale, ni concurrencer ces pays dans la course aux productions et consommations.
Les maux véritables ne sont pas dus qu'aux causes mises en exergue et montrées du doigt.
A mon sens ils sont aussi et beaucoup dus à l'abandon de l'économie de marché connue avant Maastricht, basée sur la réciprocité, l'équilibre des échanges ainsi que la priorité et le respect des productions locales et nationales.
C'est le mondialisme et l'ultra-libéralisme effrénés qui rendent ces précarisations et fragilisation nécessaires.
Et messire Macron ne nous en sortira pas.
Bonjour
Votre réaction est intéressant : ça confirme les lacunes de communication collective actuelle.
M.Macron en divisant les Français par sa communication maladroite ne fera que le "lit"des extrêmes.
Tous le monde va penser une chose et tous le monde va croire qu'ils auront raison , il y aura conflit et pendant ce temps qui va se remplir les poches de cette situation ?
L'état ou les populations.
Sa communication est agressive et maladroite , il faut que ça soit précis et non flou.
Le flou c'est surtout de la manipulation : attention.
Macron fait un réforme qui augmentera le stress et baisser les revenus de ceux qui travaillent pour les donner aux fainéants de rentiers (CICE, prélèvement forfaitaire à 30%, fin de ISF...)
Il faut dénoncer l'imposture!
Elles vont juste encourager les salariés à ne pas contrarier leur chef en émettant une opinion divergente, même si ils se rendent compte que cela va mener à la catastrophe.
L'article de M. MABILLE est un bon exemple de cette nouvelle flagornerie qui va se développer.
Feignant mais aussi .. Fonctonnaire
les mêmes mots
Je n'sais plus comment te dire
Rien que des mots.........
Paroles, paroles, paroles, paroles, paroles et encore des paroles
que tu sèmes au vent.......
"Le modèle qui inspire Emmanuel Macron: L’enfer du miracle allemand" https://www.monde-diplomatique.fr/2017/09/CYRAN/57833
Et merci de diffuser ce commentaire, si l'oligarchie veut me faire taire elle n'a qu'à venir me le dire, je prends les virements automatiques..
Hoover en 1929. L'économie est dominée par la spéculation et la
.... défiscalisation : c'est devenu une industrie, à partir de 8000 euros de revenus par mois, vous êtes un benêt si vous payez des impôts,
les impôts c'est pour les TPE, les PME et les salariés , tout le
CAC 40 est à moins de 9% d'imposition finale (vérifiez!), mon
boucher est à 30% . Ça finit par se savoir tout se sait un jour.
Ajoutez à cela la planche à billet du désespoir à 60 milliards
par mois, comme aux USA, et au Japon c'est "no limit" Les
banques négocient ces jours-ci le pouvoir de fermer 20 jours en cas
de faillite ....et elles auront alors le droit de se servir sur les
dépôts....Ça sent le Bank run à plein nez .Et Macron ne voit rien venir, il dira "Je ne savais pas "...