Air France Cocorico

Nouveau trophée pour Air France-KLM : la compagnie franco-néerlandaise devient l'actionnaire de référence de l'italien Alitalia. Air France s'impose comme le numéro un du transport aérien en Europe. Qui l'aurait cru il y a dix ans, Erik Izraelewicz ?

Oui, un joli Cocorico et la preuve, une nouvelle fois, que dans la vie des entreprises, rien n'est jamais acquis, rien n'est jamais définitif ! Air France, il y a dix ans, rappelez-vous, c'était la catastrophe. C'était une entreprise d'Etat empêtrée dans ses rigidités. Habituée à son monopole, elle offrait à ses clients un service médiocre. Quand elle n'était pas en grève. Elle perdait des mille et des cents... Bref, personne ou presque y croyait. Eh bien, aujourd'hui,

Air France-KLM

, renforcée d'Alitalia, c'est, avec près de 100 millions de passagers transportés chaque année, le numéro un en Europe, devant Lufthansa et British Airways, c'est l'une des compagnies aériennes qui se tirent le mieux de la crise actuelle...

Un quasi-miracle !

Non. Simplement, Air France est devenue, au cours de ces dix dernières années, une entreprise. Elle a été privatisée - la preuve que ce n'est pas l'enfer. Elle a été dotée d'une vraie stratégie de développement. Elle a été dirigée, gérée - au service de ses salariés certes, de ses clients surtout. Elle fait à nouveau des profits - là non plus, c'est pas l'horreur. Ca lui a permis de rembourser ses dettes, de renouveler surtout sa flotte, de faire des acquisitions, de s'allier au hollandais KLM d'abord, à l'italien Alitalia aujourd'hui.

Ca fait plus de dix ans qu'Air France lorgnait Alitalia...

Oui, c'est vrai ! La preuve, là, que tout vient à temps à qui sait attendre. Tout vient à temps dans des conditions exceptionnellement favorables d'ailleurs. Cet accord, cette prise de participation d'Air France dans Alitalia, il coûte cher en réalité aux contribuables italiens - 2 à 3 milliards d'euros. Ceux-ci héritent du passif de la vieille compagnie. Air France obtient la partie la plus saine d'Alitalia ! La compagnie franco-nérelandaise achète finalement pour pas grand-chose une position forte sur un marché européen important. Au nez et à la barbe de son concurrent allemand, Lufthansa.

Tout cela, c'est le fruit de la persévérance d'un homme, le patron d'

Air France-KLM

, Jean-Cyril Spinetta ?

Pas seulement. Mais c'est vrai, Jean Cyril Spinetta, le PDG du groupe depuis onze ans, a joué un rôle essentiel dans le redressement de la compagnie - dans ce mariage avec l'Italien aussi d'ailleurs Là encore, un autre paradoxe. Jean Cyril Spinetta, rien ne le prédestinait à la direction d'une

entreprise, au transport aérien non plus. Jean-Cyril Spinetta, c'était un haut fonctionnaire, un homme de gauche, un spécialiste de l'Education. Il a, lui aussi, à sa manière démontré, ces dix dernières années, que dans la vie de l'entreprise, du sommet à la base, il n'y a pas de fatalité. Rien n'y est jamais joué d'avance. Une chance pour Air France KLM, un avertissement aussi. Rien n'est jamais définitif : surtout pas la place de numéro un !

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