Edf : que la lumière soit

Petite bombe de l'été : le patron d'Edf demande à l'Etat une augmentation de 20% de ses tarifs sur trois ans. Il s'en explique ce matin dans « la Tribune ». Les associations de consommateurs hurlent. 20%, c'est beaucoup quand on a une inflation zéro...

Cette demande d'Edf, c'est en tout cas l'occasion de réveiller nos opinions assoupies.

De nous rappeler un. Que depuis 25 ans, le prix du kilowatt-heure a pris 40% de retard sur l'inflation. Ca veut dire que si les tarifs Edf avaient suivi la hausse des prix, ils seraient de 40% supérieurs à ce qu'ils sont aujourd'hui.

De nous rappeler deux. Que l'énergie est une denrée rare, une denrée chère donc. Aujourd'hui, avec les yoyos du pétrole, on espère parfois retrouver l'énergie bon marché d'antan. C'est une illusion.

De nous rappeler trois. Que pour avoir de l'électricité, il faut la produire. Et que pour cela, il faut des moyens. Depuis trois ans, faute d'avoir suffisamment investi, Edf a dû importer de l'électricité pendant les périodes de pointe. Ca n'était pas arrivé depuis longtemps. Un signe du vieillissement de son parc, de ses limites...On peut refuser aujourd'hui la hausse demandée, il ne faudra pas s'étonner demain si l'on est dans le noir...

L'emprunt Edf a été un grand succès. 270.000 souscripteurs, 3,2 milliards d'euros. Ca ne lui suffit pas ?

Non. Vous savez combien Edf va investir en France cette année ? 7 milliards d'euros. C'était 2 milliards en 2007, il y a  deux ans. Trois fois plus. En fait, il faut bien replacer dans son contexte cette demande d'augmentation des tarifs d'Edf. Edf, c'est en réalité aujourd'hui le premier soldat au service de l'Etat dans sa lutte contre la crise.

C'est en France le premier investisseur, et de loin. Ses investissements, ses grands chantiers, à Flamanville ou ailleurs, c'est du travail pour des centaines d'entreprises, ce sont des milliers d'emplois. Edf, c'est la préparation de l'avenir. C'est assurer à notre industrie, demain, un avantage par rapport à nos concurrents. Edf, c'est aussi un contributeur considérable au budget de l'Etat. Le groupe ne devrait d'ailleurs pas profiter vraiment de la réforme de la taxe professionnelle. Edf, c'est le cavalier qui aide l'industrie française, le nucléaire notamment, à se vendre à l'étranger. C'est le cavalier galant qui devrait aider Areva, le fabricant de centrales, quand Areva augmentera son capital.

Un véritable plaidoyer pour Edf...

Non. Un constat. S'il y a une entreprise aujourd'hui qui participe à la lutte contre la crise, qui prépare aussi notre avenir, c'est bien Edf. Les Français ne s'y trompent pas. Edf est leur entreprise préférée. Alors, Alain Juppé et Michel Rocard ont été chargés par Nicolas Sarkozy de réfléchir au grand emprunt national, aux investissements prioritaires que cet emprunt doit financer pour préparer l'avenir. Le premier sujet sur lequel ils devraient faire vite la lumière, c'est le cas Edf. Edf, c'est clairement une « dépense d'avenir » qui ne devrait même pas faire débat !

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.