En avant, la musique !

Les ventes de disques et de CD continuent de chuter. Encore - 15% en 2008. Le Marché mondial du disque, le Midem, s'ouvre demain à Cannes. Déprime assurée, Erik Izraelewicz ?

Non. Paradoxalement ! La musique enregistrée a été l'une des premières victimes d'Internet ; l'industrie musicale pourrait être l'une des premières à trouver la parade. Alors, c'est vrai, pour les filières traditionnelles de cette industrie - les grandes maisons de disques, les fabricants de vyniles et de CD, les petits disquaires de quartier et les supermarchés culturels de nos grandes villes, les Fnac et autre Virgin, c'est la Bérézina. On a vendu dans le monde l'an dernier deux fois moins de disques et CD qu'en 2002, qu'il y a six ans.

En cause, c'est pas compliqué, c'est le Net, la boutique en ligne i-Tunes, le téléchargement, légal ou illégal, les MP3 et autres téléphones qui vous permettent d'emmagasiner et d'écouter de la musique sans payer bien souvent.

Plus de revenus pour les maisons de disques, pour leurs artistes. C'est la grande crainte !

C'était la grande crainte. Internet allait tuer la création musicale, disait-on. Eh bien, c'est faux. L'industrie du disque a amorcé ces dernières années un virage stratégique spectaculaire. On assiste en ce moment, dans ce secteur, à un foisonnement tous azimuts d'initiatives. Objectif : trouver un nouveau modèle économique. Ce sont les opérateurs de téléphone qui offrent la musique à leurs clients. Ce sont des fabricants de téléphone, comme Nokia, qui proposent un téléphone « musique inclus ». Ce sont des plate-formes en ligne, comme Deezer, où la musique est financée par la publicité...

Les artistes eux-mêmes acceptent de nouveaux modèles économiques...

Oui, comme les sportifs, ils acceptent, de plus en plus, de devenir les « ambassadeurs » de marque qui n'ont rien à voir avec leur business - de voitures américaines ou de lunettes françaises ! Ils s'investissent davantage dans la musique live, les grands concerts. Ils s'ouvrent à de nouveaux réseaux de diffusion. Exemple : la chanteuse française Patricia Kaas. Son dernier album, « Kabaret », il a été mis en vente, au début, il y a quelques semaines, à bas prix, sur I-Tunes. Il le sera, à partir de mardi prochain, sur un site de commerce en ligne, Vente.privée.com. Il pourrait être ensuite dans les kiosques à journaux, dans les bureaux de tabac même peut-être...

Le numérique ne va donc pas tuer la musique...

Non. Internet ne va tuer ni la musique, ni le cinéma, ni la presse, ni toutes ces industries que l'on dit menacées par le Web. A une condition bien sûr, c'est que la musique, le cinéma ou la presse prennent en compte le numérique, qu'ils s'en emparent, qu'ils considèrent le Net comme une opportunité plutôt que comme une menace. Nos artistes chanteurs et autres musiciens sont des précurseurs dans ce domaine. Bien sûr, Patricia, il y a de la casse. Il va encore y en avoir. Un nouveau paysage se dessine. Les maisons de disques ont d'abord crié au loup. Elles ont ensuite fait appel à l'Etat, à la réglementation...Elles ont maintenant compris que c'est en recherchant des pistes nouvelles, en innovant qu'elles survivront.

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