Et pendant ce temps-là, le baril monte

Le dollar qui plonge, la bourse qui flambe, on connaît. On parle moins ces derniers temps du pétrole. Le prix du baril s'est pourtant envolé : + 129% en huit mois. On va finir par le payer cher à la pompe...

Oui. On nous a dit que le prix du litre d'essence, à la pompe, pourrait être augmenté de 10 centimes au 1er janvier - à cause de la taxe carbone pour l'essentiel. La hausse pourrait en réalité être bien supérieure.

Le gouvernement a par ailleurs décidé de mettre fin à la « prime à la cuve », cette prime destinée à aider les ménages les plus modestes à remplir leur cuve. Eh bien, c'est peut être prématuré.

Le pétrole en tout cas connaît, depuis février dernier, un rebond spectaculaire. On va le payer, le payer plus cher. Le prix du baril, c'était 34 dollars il y a huit mois ; c'est presque 80 aujourd'hui. On est loin, bien sûr des records aberrants de l'été 2008, quand le baril se négociait à 147 dollars, du prix des années 80 aussi. Le rebond n'en est pas moins spectaculaire...

Explication : avec la reprise, la demande de pétrole est en hausse, partout dans le monde ?

Oui, la reprise, la perspective d'une reprise un peu partout dans le monde, c'est bien sûr l'explication principale de ce rebond. La baisse du dollar, les tensions au Nigéria, en Iran, tout cela joue aussi.

Mais il y a eu, sur le front pétrolier, du nouveau ces derniers mois. On avait dit que l'ère du pétrole, c'était bientôt fini. Parce que le pétrole pollue, parce que les ressources pétrolières s'épuisent. Eh bien, détrompez vous. Du pétrole, la planète en regorge encore des mille et des cents. Au premier semestre de cette année, on en a découvert, des milliards de barils, au Brésil, au Mexique, au large de l'Afrique de l'Ouest aussi - trois gisements énormes. Ces gisements étaient jusqu'à présent totalement inaccessibles. Grâce à la technologie, grâce à une meilleure appréhension de la géologie, ils le sont devenus. Bref, la géographie, l'économie, la politique du pétrole est en train de changer radicalement...

S'il y a plus de pétrole, son prix devrait baisser...

Non. Pas cette fois ci. Pour une raison simple. Parce que l'exploitation de ces nouveaux gisements est beaucoup plus coûteuse, que le transport vers les zones de consommation l'est aussi. Bref, le pétrole est de plus en plus cher à produire. Il sera aussi de plus en plus en cher à l'achat.

Il va continuer à augmenter ?

Disons qu'un baril compris entre 70 et 80 dollars, c'est aujourd'hui un prix qui satisfait tout le monde.

Les consommateurs parce qu'à ce niveau là, il n'est pas vraiment un obstacle à la reprise. Les groupes pétroliers parce qu'il leur permet de poursuivre leurs investissements. Les pays producteurs enfin parce qu'il alimente leur caisse, qu'il leur permet de développer leurs économies. Dans l'idéal, on devrait rester dans cette fourchette.

Cela étant, le pétrole, ce n'est pas que de l'énergie, c'est aussi désormais un placement financier, un instrument autour duquel s'organise la spéculation. Dans les années à venir, le pétrole va rester cher. Rien  ne permet d'exclure qu'il devienne même très cher, à l'occasion de l'une de ces flambées qu'adorent les marchés.

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