Fiat : le fol appétit

L'appétit vient en mangeant. Le constructeur automobile Italien Fiat a pris vendredi une option sur l'américain Chrysler. Il est ce matin candidat au rachat de l'allemand Opel. Fiat, c'est « les yeux plus gros que le ventre »...

C'est en tout cas la question. La Fiat 500 Retro qui rachète les 4/4 de Chrysler avant d'absorber les solides Opel allemandes ! Qui auraient imaginé cela il y a encore deux ou trois ans. Alors, aujourd'hui, le patron de Fiat, Sergio Marchionne,  n'a pas d'état d'âme. Comme beaucoup de professionnels de l'automobile, il est convaincu qu'à la sortie de la crise, il ne restera plus, au niveau mondial, que 5, 6 ou 7 grands survivants. Que demain, pour être rentable, un groupe devra produire dans le monde au moins 6 ou 7 millions de voitures par an. Il n'y en a que deux ou trois de cette taille aujourd'hui, Toyota, notamment, le numéro un avec près de dix millions. Quels seront demain ces survivants, ces géants ? Il y en aura 2 ou 3 maximum en Europe. Volkswagen, sans doute, avec 6 millions de véhicules. Fiat veut en être. Il n'en produit que 2,5 millions. Pas assez. D'où ce double projet : avec l'américain Chrysler ; l'Italien passerae 2,5 à 4,5 millions. Avec l'allemand Opel, ce sera de 4,5 à 6. De quoi laisser sur place les Français. De quoi talonner le leader européen Volkswagen.

L'Amérique a accueilli Fiat en sauveur, l'Allemagne est beaucoup plus circonspecte...

Oui, il faut d'abord rappeler que si Fiat peut repartir ainsi saut, c'est que le groupe turinois a connu ces cinq dernières années, depuis 2004, une véritable résurrection, un redressement tout à fait spectaculaire. Aujourd'hui, le groupe italien a de l'ambition. Il en a les moyens. Aux Etats-Unis, Fiat a d'ores et déjà fait un coup de maître. L'Italien s'empare de l'Américain sans sortir un centime ! C'est fort. Le mariage des deux groupes a beaucoup de sens. Fiat et Chrysler sont très complémentaires, tant sur le plan géographique que dans leur gamme de produits. Peu de risques de doublons donc. Ce n'est pas la même chose avec Opel. Fiat et Opel sont presque des jumeaux. Mêmes gammes, mêmes marchés : il faudra peut-être fermer des usines, reconsidérer le positionnement de certaines marques. C'est ce qui inquiète les syndicats allemands. Le contrat n'est pas signé.

Dans cette course à la taille, les constructeurs français sont plutôt timides ?

Oui, ils vont sans doute ironiser sur la mégalomanie de Fiat. Cela étant, c'est vrai, les Français avaient été, dans ce domaine, en pointe dans les années 90. Il y avait eu alors l'alliance Renault-Nissan, le rapprochement Peugeot-Citroën aussi. Aujourd'hui, c'est, en apparence, le calme plat. Il y aurait, dit-on, des mariages à l'étude. On évoque un possible rapprochement entre Peugeot et BMW. Le patron de Fiat a compris que c'est maintenant, pendant la crise, que l'automobile de demain se dessine. Alors, il ne faudrait pas que les constructeurs français ratent le coche !

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