Mille milliards !

La France prête à mobiliser 360 milliards d'euros pour ses banques ! On avait que l'Etat français était en quasi-faillite, qu'il n'avait plus un sou dans ses caisses. Alors, on se moque de nous, Erik Izraelewicz ?

Attention, il ne faut prendre des vessies pour des lanternes. Il ne faut pas mélanger choux et carottes.

Des vessies pour des lanternes. Ces 360 milliards, annoncés hier par Nicolas Sarkozy, ce ne sont pas, tout de suite, 360 milliards de dépenses. Ce n'est pas un chèque que fait l'Etat aux banques. Non, c'est une promesse, c'est une garantie. L'Etat n'a d'ailleurs pas, comme cela, dans ses caisses 360 milliards !

360 milliards, c'est plus que toutes les dépenses annuelles de l'Etat, c'est deux mois de production nationale, c'est énorme.

En fait, face à la crise, l'Etat montre ses muscles. En espérant qu'il n'aura pas à les utiliser. S'il en a besoin, il empruntera, pour rembourser par la suite. Encore une fois, il ne va dépenser 360 milliards. Il promet de mobiliser jusqu'à 360 milliards si c'est nécessaire, pour éteindre l'incendie...

Cet argent, c'est pour les caisses des banques ?

Non. Là, il ne faut pas mélanger choux et carottes, torchons et serviettes ! L'Etat promet d'abord de prendre des participations dans des banques en difficulté. Il veut absolument éviter toute faillite bancaire. Pour cela, il va créer un fonds qui pourra lever jusqu'à 40 milliards d'euros. Par emprunt, des emprunts d'Etat. Cet argent, il sera certes investi, si nécessaire encore une fois, dans le capital des banques. Mais il ne sera pas destiné à y rester. Dès que la crise sera passée, dès que la banque aura retrouvé sa santé, l'Etat revendra sa participation. Comme avec

Alstom

, il y a quelques années, il n'est pas exclu, au contraire, qu'il fasse une belle plus-value à cette occasion.

Un donc, ces 40 milliards, ce n'est pas une dépense. Deux. Ces 40 milliards, quand ils seront investis, s'ils le sont, ils pourraient rapporter à l'Etat.

Le reste, les 320 milliards...

Là encore, ce n'est une dépense. L'Etat propose de garantir, à hauteur de 320 milliards, les prêts que se font entre elles les banques. L'objectif, c'est que la machine à fabriquer du crédit reparte. C'est indispensable pour les PME, pour les particuliers, bref, pour tout le monde.

Ces 320 milliards, l'Etat ne les sortira donc pas de ses caisses ; il ne les décaissera, il ne les perdra que s'il y a des défaillances de banque, que si une banque qui a emprunté se retrouve dans l'incapacité de rembourser son prêt.

A priori, les pertes devraient être minimes puisque l'Etat a promis de venir au secours des banques en difficulté.

Tout cela, ça va quand même coûte cher aux contribuables, non ?

Ca va coûter, un peu. Difficile néanmoins de dire, pour l'instant, combien.

Si l'Etat s'endette, ce qu'il va faire, ça va lui coûter des intérêts. Ca va alourdir la charge de sa dette. Ca, c'est côté dépenses.

Mais il faut voir que dans l'opération, il y a aussi un côté recettes. L'Etat va faire payer aux banques sa garantie. Il revendra peut-être, à terme, ses participations bancaires - s'il en prend, avec, peut-être de belles plus-values.

D'un côté, il va payer des intérêts, de l'autre il va encaisser des commissions sur garanties, réaliser d'éventuelles plus values en bourse. Impossible d'évaluer, dès aujourd'hui, le solde, de dire si, en bout de course, ça lui coûtera ou ça lui rapportera. Une chose est certaine cependant : sans ce plan, sans ces 360 milliards d'euros, le coût de la crise aurait été, pour les contribuables aussi, absolument colossal !

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