Patrons : bonus, bye, bye

Sarkozy-Obama, même combat : les deux chefs d'Etat, le français et l'américain, déclarent la guerre aux bonus et autres stock-options des grands patrons. A Paris, les dirigeants de la Société générale ont dû renoncer à leurs « extra ».

La Société générale à Paris, l'assureur AIG à New York : ce qui vient de se passer ces jours-ci, autour de ces deux sociétés, montre que, dans les milieux financiers, il y en a encore qui sont à côté de leurs pompes, qui n'ont pas compris qu'on avait changé d'ère.

Les bonus extravagants, les rémunérations sans rapport avec la performance, les stock-options distribués généreusement à quelques-uns et au plus bas : tout cela, c'était la finance d'avant. La crise est passée par là. Avec les plans sociaux, les aides d'Etat, la récession, tout cela, c'est devenu insupportable. Partout, les financiers sont montrés du doigt. Ils sont responsables de cette crise. Qu'ils s'attribuent encore des bonus, cela a le don de scandaliser l'opinion, en France comme aux Etats-Unis. Regardez, à Wall Street, malgré le krach, ce sont encore 18 milliards de dollars de bonus qui ont été distribués pour 2008 !

Aux Etats-Unis, Obama va surtaxer les bonus, en France, ils vont être davantage encadrés...

Surtaxés aussi peut-être, Christine Lagarde l'a laissé entendre hier. On a néanmoins là deux approches bien différentes. Aux Etats-Unis, on laisse les entreprises faire ce qu'elles veulent : on menace tout simplement d'imposer, après, à 90% ce qui aura été distribué, de tout prendre donc ou presque des bonus injustifiés. En France, on a déjà, autour des stock-options par exemple, une législation hypercompliquée. On envisage de la compliquer encore davantage !

Cette affaire de la Générale, elle pourrait signer la mort des stock-options ?

C'est en tout cas un nouveau coup de poignard. Il faut dire que depuis dix ans au moins, ce dispositif est contesté. Il a été, en fait, largement détourné de ses ambitions initiales. Au départ, dans les années 80-90, les stock-options, c'était un mécanisme fiscal destiné aux start-ups, aux jeunes entreprises techno. Celles-ci n'avaient pas les moyens pour se payer les meilleurs. Elles les faisaient venir en leur offrant la possibilité d'acheter des actions à un prix fixe, de profiter ensuite de la hausse de cette action.

Le problème, c'est que ce dispositif a été largement détourné de ses objectifs, il est devenu un salaire variable pour Pdg de grandes sociétés, il a induit des comportements spéculatifs. En France, il est déjà taxé. Il pourrait être surtaxé. Ca en limitera l'intérêt. On lui préfèrera sûrement d'autres dispositifs, comme les distributions d'actions gratuites. Un système plus simple, plus juste, plus efficace aussi. Après tout, ce n'est peut-être pas plus mal.

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