Un plan après l’autre

Après le « plan jeunes » la semaine dernière, un « plan PME » aujourd'hui. Nicolas Sarkozy annonce ce matin aux 2000 petits patrons réunis à Paris par la CGPME deux milliards d'aides. De quoi les satisfaire...

Oui, un plan PME, un plan pour les petites et moyennes entreprises, il était temps.

On avait eu un plan banques, un plan automobile, un plan équipementiers, un plan jeunes...d'autres plans encore. La crise a redonné vie aux « plans ».

Face à cette explosion de plans, les PME, celles qui constituent le tissu de notre économie,  avaient le sentiment d'être un peu oubliées. C'est réparé. Plan plan, plan, elles ont aussi leur plan ! On remarque d'ailleurs que Nicolas Sarkozy présente ce plan à la CGPME, pas au Medef. Un pied de nez à Laurence Parisot et à son organisation, le Medef, jugée à l'Elysée trop proche des grandes entreprises, des grandes banques aussi sans doute.

Deux milliards d'euros, c'est beaucoup ? On va les trouver où ?

C'est beaucoup ? Il y a quand même en France deux millions de PME - au moins. On a donné 2,5 milliards à 40.000 restaurateurs. Et puis, plus sérieusement, il faut bien dire que, dans ce plan, comme dans les plans passés, on mélange des choux et des carottes. Ca fait beaucoup, en affichage. Ca coûte, en réalité, pas grand-chose.

L'essentiel, cette fois-ci, ce sont ni des dons, ni des subventions, ni des taxes supprimées. Ce sont des prêts, des prêts de nature très diverse. Il y a des prêts classiques, des prêts subventionnés, des prêts avec des échéances plus lointaines, des prêts garantis à très long terme...L'Etat vient en fait se substituer aux banques. Le médiateur du crédit voit d'ailleurs, dans cette affaire, son rôle conforter, renforcer même...

L'Etat propose de prendre des participations dans le capital des PME. On va nationaliser les PME ?

Non. Pas question de nationaliser les PME ! Mais c'est vrai, l'un des pans de ce plan, c'est bien l'entrée de l'Etat dans le capital de certaines PME. Pour les PME en mal de fonds propres, pour celles qui le souhaitent, l'Etat pourra, via un fonds, prendre des participations, devenir un actionnaire, pour deux, trois ou cinq millions d'euros.

Un plan de 2 milliards. Ca ne va pas coûter deux milliards à l'Etat. Ce sont, pour l'essentiel, des prêts qui seront remboursés ; ce sont parfois des prises de participation qui, quand elles seront revendues, rapporteront de l'argent à l'Etat.

Un tel plan, les PME l'attendaient. Il est bien venu. Il est moins coûteux que le plan restaurant, certainement plus efficace aussi. Cela étant, il traduit une nouvelle extension du rôle de l'Etat dans l'économie. Quand, il y a vingt-cinq ans, les socialistes au pouvoir avaient proposé la création d'une grande banque nationale d'investissement, d'une banque d'Etat qui financerait les entreprises, les patrons de PME avaient crié au loup, à l'étatisation de l'économie, bref, à la catastrophe. Aujourd'hui, tout le monde va applaudir une série d'initiatives qui nous en rapprochent ! On le voit, la crise change bien des choses !

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