D'abord, voici la fable. Et c'est toujours un plaisir de lire La Fontaine
Certain renard gascon, d'autres disent normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille
Des raisins mûrs apparemment,
Et couverts d'une peau vermeille.
Le galand en eut fait volontiers un repas;
Mais comme il n'y pouvait point atteindre:
«Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.»
Fit-il pas mieux que de se plaindre?
Or, que lit-on dans l'article de mon confrère Jean-Baptiste Jacquin ?
L'abandon du projet d'introduction en Bourse programmé en avril dernier aura finalement été une aubaine. « Nous pouvons nous permettre cette offensive commerciale parce que nous ne sommes pas en Bourse », reconnaît Pierre Kosciusko-Morizet, satisfait de ne pas être contraint à la transparence financière pour le moment. Sans compter le problème de motivation des salariés face à un cours de Bourse qui n'aurait sans doute pas échappé à l'effondrement général.
Voyez-vous, la bourse a été pendant longtemps le graal des entrepreneurs. C'est, comme on dit, un événement de liquidité, qui permet aux investisseurs, voire aux employés bénéficiant de stock-options, de réaliser leur patrimoine. Cela dit, si le cycle n'est pas propice actuellement, le patron de Priceminister espère qu'il le deviendra sous peu : « ne serait-ce que pour offrir de la liquidité à l'investisseur britannique 3i, entré au capital en 2005 ». Ah voilà. 3i veut bien se dire que les raisins de la bourse sont trop verts mais il espère l'arrivée de la maturité. Le plus vite possible.
Dette : « La signature de la France reste très forte » (Aurore Lalucq, députée européenne) (37)
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