Prends l'oseille et tire toi (Woody Allen)

En 2008, plusieurs propositions de fusions ont été refusées par des directions ou des conseils d'administration. Ils auraient mieux fait d'accepter.

Une récente enquête publiée dans La Tribune (6 janvier) raconte par le menu détail la bataille boursière pour le contrôle de

Wavecom

. Olivier Pinaud y présente les négociations et contre-négociations qui ont conduit

Gemalto

, qui avait offert 7 euros par titre, à laisser s'échapper sa proie. Finalement, Sierra Wireless l'a emporté avec une proposition à 8,5 euros par titre. Ron Black, le patron de

Wavecom

a donc créé de la valeur pour les actionnaires.

Ce n'est pas toujours le cas.

Plusieurs propositions de rachats dans le domaine des hautes technologies n'ont pas réussi car elles ont été refusées par des directions et des conseils d'administration. On se souvient de Yahoo pour qui Microsoft a offert l'équivalent de 31 dollars par action, puis 33 dollars, moitié en cash, moitié en titre Microsoft. Yahoo n'en a pas voulu et fin 2008, le titre a fini en repli de plus de 50% par rapport à la proposition de 33 dollars. Cependant, il conviendrait d'ajuster ce repli à la baisse d'un tiers du titre Microsoft depuis le mois de septembre. Pour résumer, disons que le conseil d'administration de Yahoo aurait mieux fait d'insister sur une offre en totalité en cash. Il l'aurait sûrement obtenu et les actionnaires de Yahoo auraient pu réaliser leur patrimoine dans de bonnes conditions.

Yahoo n'est pas le seul cas d'occasion manquée.

On se souvient de Sandisk qui n'a pas voulu de la proposition de Samsung de 26 dollars par action, toute en cash. Aujourd'hui, Sandisk se négocie à 10,82 dollars. Dans les jeux vidéo, Take-Two a refusé une offre à 26 dollars de la part d'Electronics Arts. Aujourd'hui, Take-Two se négocie 7,11 dollars.

En Europe, France Telecom a proposé en juin l'équivalent de 60 couronnes suédoises pour TeliaSonera, soit 46 milliards d'euros. Proposition refusée et aujourd'hui, TeliaSonera vaut 37,9 couronnes.

Si on remonte un peu dans le temps, on se souvient de Fujitsu-Siemens qui avait offert 8,50 euros pour GFI. Cette dernière a refusé et a sollicité le fonds Apax Partners qui a participé à une augmentation de capital réservée. Aujourd'hui, GFI se traite 2,571 euros. Et il ne faut pas oublier Atos, à qui Hewlett-Packard avait fait une offre à plus de 50 euros. Cela semble énorme par rapport à sa cotation actuelle de 17,69 euros.

Moralité de ces histoires : Comme l'a si bien dit Woody Allen, en cas de proposition de rachat, prends l'oseille et tire toi.

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