Un décret propulse les systèmes d'information français au rang d'arme stratégique

La création d'une Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information donne plus souplesse au secteur public pour attirer des compétences. La création d'un comité stratégique copie le Cyber command américain et hisse le numérique parmi les armes de dissuasion.

Un décret, publié ce mercredi 8 juillet au Journal officiel, crée une Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Simple péripétie administrative ? Pas tout à fait. Ce décret acte la lente montée en puissance de la sécurité des systèmes d'information. La naissance de l'ANSSI met fin à la courte existence d'une simple Direction centrale de la sécurité des systèmes d'information (DCSSI) née en 2001 sur les décombre d'un modeste Service central de la sécurité des systèmes d'information (SCSSI).

Dans l'univers administratif français, passer d'un service à une direction centrale puis à une agence a un sens très précis. La nouvelle ANSSI pourrait employer jusqu'à 250 personnes d'ici à trois ans. Rien n'est dit sur sa future organisation mais elle pourrait copier celle de la défunte DCSSI.

Deuxième aspect de ce texte, la création d'une Agence, à la place d'une direction, autorise des collaborations plus souples donc plus étroites avec le secteur privé, là où se trouvent les compétences et les technologies que ne peuvent s'offrir financièrement les administrations publiques. Or la sécurité des systèmes d'information est d'abord un enjeu économique.

Enfin, et c'est peut être là l'essentiel, le décret de création de l'Agence, qui maintient son rattachement au Secrétaire général de la Défense nationale comme l'était la DCSSI, crée subrepticement un comité stratégique de la sécurité des systèmes d'information où figurent notamment le Chef d'état major des armées, le délégué général pour l'armement, le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et celui de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Bref, ce comité apparaît comme le lieu de décision de la guerre numérique.

Nicolas Arpagian, expert es guerre numpérique, dans un entretien publié sur ce blog, avait insisté sur la possibilité ouverte à la France par le Livre blanc de 2008 d'enclencher des attaques numériques, qui figureraient au rang d'armes de dissuasion, à l'instar des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques. La France est en phase avec les Etats-unis où le Pentagone vient de créer, il y a quinze jours un Cyber command.

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