Casablanca gagne ses galons de place financière internationale

L'intégration économique du continent africain passe d'abord par l'intégration financière, plus simple à mettre en oeuvre. La place de Casablanca y contribue largement. Par Saïd Ibrahimi, CEO de Casablanca Finance City Authority

Il y a une semaine, la place financière marocaine à vocation panafricaine, Casablanca Finance City a effectué une entrée très remarquée dans l'indice international global Financial Centres Index (GFCI), se plaçant directement à la seconde place africaine, derrière Johannesburg et devant Maurice.

Cette percée d'une jeune place - Casablanca Finance City a 4 ans d'existence- est la confirmation de la vocation de « hub » africain du Maroc, comme en atteste la récente note stratégique publiée par l'Institut Thomas More, un Think Tank européen basé à Paris et Bruxelles.

 Au delà des considérations techniques qui ont permis l'entrée de Casablanca Finance City dans cet indice telles que l'agrégation des classements internationaux du Maroc en matière de « doing business », de compétitivité ou d'infrastructures, il est important de rappeler que le GFCI prend en compte les appréciations de la communauté financière mondiale à travers des questionnaires qui permettent d'apprécier le potentiel des places financières et de les comparer entre elles.

 Le continent africaine, un potentiel équivalent à celui de la Chine...

Ce dernier point est essentiel dans la mesure où la (62ème) place encourageante obtenue par Casablanca est le reflet de l'installation de cette destination financière comme une place crédible, en mesure de répondre à la fragmentation financière africaine, pour laquelle elle ambitionne de jouer le rôle de fédérateur-catalyseur. Il est aujourd'hui communément admis que le décollage économique global du continent africain est contraint par un niveau d'intégration particulièrement faible.

C'est l'homme d'affaires et militant de la bonne gouvernance en Afrique, Mo Ibrahim qui le rappelait tout récemment lors de la conférence internationale Africa Ceo Forum et dont Casablanca Finance city était l'un des partenaires privilégiés : le continent est un marché comparable en termes de démographie et de potentiel économique à la Chine.

... mais 54 pays

Mais la différence fondamentale est que là où vous avez un seul pays (la Chine), en Afrique vous êtes confrontés à 54 pays et autant de frontières, de réglementations et de chemins critiques pour l'investisseur, entravant ainsi les échanges et bloquant la libération du plein potentiel de croissance africain.

 C'est donc précisément parce que l'intégration économique en Afrique est un processus long, qui nécessite un volontarisme politique très fort, que le Maroc a acquis la conviction que de toutes les formes d'intégration, l'intégration financière est sans conteste la plus simple et la moins coûteuse (politiquement) à mettre œuvre dans des délais raisonnables, via une place financière dédiée qui viendrait fédérer les marchés et les énergies économiques.

Casablanca Finance City partenaire des pays de l'Afrique de l'Ouest

C'est là l'ambition de Casablanca Finance City, qui se positionne comme fédérateur et partenaire des pays de l'Afrique de l'ouest et du centre, avec lesquels le Maroc dispose de liens privilégiés, comme en atteste la récente tournée dans la région du chef de l'Etat, Sa Majesté le roi Mohammed VI, et lors de laquelle de nombreux partenariats bilatéraux et multilatéraux ont été signés.

De surcroit, au sein de ce vaste espace d'Afrique de l'ouest et du centre, les entreprises marocaines ont démontré depuis quinze ans leur dynamisme économique, notamment dans le secteur des services. Banques, assurances et opérateurs de télécommunications marocains sont ainsi présents dans pas moins de 23 pays africains, témoignant de l'extraordinaire vitalité de l'entreprenariat chérifien dans le continent.

Pour cet ensemble de raisons, il n'est donc pas anodin -ni surprenant- que la place financière panafricaine de Casablanca ait rapidement intégré les indices internationaux. Et de nombreuses institutions internationales, dont l'assureur américain AIG, BNP Paribas, la Coface ou encore le Boston Consulting Group -pour ne citer que ceux-là- avaient déjà devancé les indices en rejoignant Casablanca Finance City afin d'y établir la base de leurs opérations africaines.

 

Cette confiance nous oblige, et elle nous encourage également à poursuivre nos efforts en matière de formulation d'une offre unique émanant d'un pays qui peut se prévaloir d'une triple ouverture sur le monde : Méditerranéenne, Africaine et Arabe.

Cette triple identité est aujourd'hui une force. Elle atteste en effet de la capacité du Maroc à jouer -avec humilité- le rôle d'organisateur d'un dialogue entre l'Afrique et le monde, notamment à travers sa vocation à devenir un point de convergence pour les acteurs économiques et financiers intéressés par le formidable potentiel africain.

 

* Centralien, ancien trésorier général du Royaume, Saïd Ibrahimi est CEO de Casablanca Finance City Authority , place financière à vocation panafricaine initiée par le Maroc.

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Commentaires 2
à écrit le 07/04/2014 à 3:05
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@ Martin, il me semble qu'il n'y a pas de contrôle de change au niveau du CFC. Excellente initiative qui aura probablement de nombreuses répercussions positives a l'avenir.

à écrit le 03/04/2014 à 16:04
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CFC est une excellente initiative. Il faut encore lever quelques dernières barrières comme le contrôle des changes et les retenues à la source et le Maroc pourra se positionner comme un hub régional incontournable !

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