Le pessimisme à travers le monde se porte à merveille ! C'est ce que confirme l'indice de confiance annuel publié par la société de relations publiques Edelman. La 20e édition de ce baromètre, issu d'une enquête auprès de 34 .000 personnes dans 27 pays, indique que le nombre d'individus pensant que leur vie sera meilleure dans cinq ans recule (voir graphique ci-dessous).
Dans les pays développés, l'optimisme est en perte de vitesse depuis plusieurs années. En France, ils ne sont que 19 % à croire à un avenir meilleur (- 4 points par rapport à 2018) et 43 % aux États-Unis (- 7 points). La tendance est analogue chez les émergents, même si la part d'optimistes y est plus importante : 77 % en Inde (- 5 points) et 69 % en Chine (- 6 points). Ce scepticisme est alimenté par les perspectives en matière d'emploi, les inégalités de revenus croissantes, ou la corruption qui fait douter du système démocratique et du fonctionnement de l'économie de marché. 56 % des personnes interrogées considèrent que le capitalisme actuel fait davantage de mal que de bien, contre 17 % qui pensent le contraire.
Critique du capitalisme
Si cette opinion n'est pas majoritaire aux États-Unis (47 %), la critique du capitalisme est bien plus élevée en Europe, 53 % au Royaume uni et 69 % en France. Les craintes de perte d'emploi sont d'abord liées à 61 % à la précarisation croissante des employés, à 60 % à une récession économique et à 58 % au manque de formation pour s'adapter à l'évolution du marché de travail. Plus préoccupante est la perte de confiance dans les gouvernements, - 40 % (résultat net de la différence entre les réponses positives et négatives) en matière de compétence et - 19 % en matière d'éthique, ce qui explique la montée du populisme. Les ONG sont, elles, considérées plus éthiques (+ 12 %), mais peu compétentes (- 4 %), tandis que le monde des affaires est jugé compétent (+ 14 %), mais peu éthique (- 2 %).
La vogue de la RSE
En fait, aucune organisation n'est jugée positivement à la fois sur les deux plans. D'où la vogue de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Mais l'originalité de l'étude réside dans la part faite au monde des affaires. 84 % des sondés comptent sur les chefs d'entreprise pour les préparer aux emplois d'avenir, 81 % pour qu'ils répondent à l'impact de l'automatisation. Si ces patrons doivent se préoccuper des inégalités de revenus pour 78 % des sondés, le changement climatique devrait aussi être une priorité pour 73 % d'entre eux. Cette préoccupation entre en résonance avec la récente prise de position de Larry Fink, PDG du fonds BlackRock, incitant le secteur financier à n'investir que dans les sociétés dont les activités réduisent le réchauffement.
Quant aux acteurs sur lesquels il faut pouvoir compter pour résoudre les problèmes actuels, les sondés font d'abord confiance aux scientifiques (80 %), à leurs proches (69 %), à leurs compatriotes (65 %) et aux chefs d'entreprise (51 %). En revanche, ils ne sont que 36 % à faire confiance aux plus riches ! Finalement, face à l'inconnu, les gens aiment mieux savoir qu'avoir !
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