Des vols transatlantiques exclusivement business

Après deux années difficiles, le secteur aérien a connu une belle reprise cet été. La Compagnie se démarque en proposant des vols qui relient l’Europe à New York avec des avions 100% business. Son PDG Christian Vernet nous parle de leurs enjeux.

Qu'est-ce qui différencie La Compagnie des compagnies aériennes classiques ?

La Compagnie est une compagnie aérienne long courrier, qui propose un aménagement des cabines en tout business, avec 76 sièges dans des avions capables d'en accommoder 240. Les sièges se transforment en lits, et sont équipés avec des écrans et un Wi-Fi avec une très grande passante du départ à l'arrivée. Nous offrons des menus préparés par des chefs français ou italiens, et une sélection de vins bio.

Nous opérons une ligne Paris-New York en vol quotidien, qui part d'Orly et arrive à Newark, et une ligne Milan-New York, avec cinq à six vols par semaine. Pendant l'été, nous opérons depuis 2019 une ligne Nice-New York, très prisée par la clientèle américaine, dont nous comptons augmenter la capacité d'avril à septembre 2023.

En quoi les enjeux environnementaux impactent de plus en plus votre secteur ?

La consommation des avions est une préoccupation de longue date, mais initialement plus pour des questions d'économies que d'environnement. Le carburant représente presque le tiers du coût d'exploitation d'un avion, puisque son prix a doublé pour nous depuis septembre 2021. L'industrie du transport aérien partage la nécessité de diminuer son empreinte carbone, qui représente environ 3% des émissions mondiales, sachant qu'il est prévu une augmentation du transport aérien de 5% par an.

Les évolutions technologiques ont permis de réduire la consommation de 30%, par exemple, sur un Paris-New York entre les Boeing 757 que nous avions en 2014 et les A321 NEO que nous avons introduits en 2019. Les concepteurs continuent leurs recherches pour économiser encore jusqu'à 30% dans les prochaines décennies, notamment en optimisant les trajectoires des avions. En tant qu'opérateurs aériens, nous diminuons la consommation en roulant sur un seul moteur une fois que l'avion a atterri, en généralisant le zéro papier, ou en adaptant les quantités d'eau embarquées.

Il existe désormais les SAF, des carburants aéronautiques durables, mais les capacités de production sont encore trop faibles. Le régulateur nous impose depuis janvier 2022 d'en utiliser 1% : un chiffre qui va aller en augmentant. Et si nous ne pouvons pas, nous payons des taxes.

Comment le marché se porte-t-il suite à la pandémie ?

Les frontières américaines n'ont rouvert au public européen qu'en novembre 2021, et nous avons eu un niveau de réservation important. Mais Omicron a causé beaucoup d'annulations, et un fort recul du trafic jusqu'à début mars. Depuis avril, nous constatons le phénomène de travel revenge et nous avons retrouvé la volumétrie de voyage de 2019, avec des prix bien orientés cet été, car il a fallu faire supporter aux passagers une partie de la hausse des prix du carburant et des services aéroportuaires américains.

Au vu de la raréfaction de la demande, nous avons diversifié notre réseau et ouvert la ligne Milan-New York en avril, où nous avons rapidement eu des coefficients d'occupation autour de 75% cet été.

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Commentaire 1
à écrit le 19/12/2022 à 11:56
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En somme une renaissance des vols Concorde a vitesse reduite, mais a tarif haut de gamme. On n'arrete pas le progres....social.

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