Comme chaque année, Novethic, la filiale spécialisée dans l'ISR (investissement socialement responsable) de la Caisse des dépôts et consignations, a publié les résultats de son étude sur le marché français. Et le constat est toujours le même : à fin 2010, si la progression des encours de l'ISR est de 35 %, ils ne représentent encore que 68,3 milliards d'euros répartis pour 40,1 milliards en gestion collective et 28,2 milliards en fonds dédiés. Une goutte d'eau comparée aux 2.600 milliards d'euros que représente le marché de la gestion d'actifs française.
Pourtant, les investisseurs institutionnels regardent de plus en plus cette classe d'actifs comme une diversification possible de leur portefeuille. Mais le passage à l'acte est toujours aussi mitigé. Ainsi, 70 % des actifs sous gestion restent aux mains de la clientèle institutionnelle, tandis que le solde est principalement tiré par l'épargne salariale. Ce segment a progressé de 47 % l'an dernier à 9,6 milliards d'euros, probablement en raison de l'obligation faite aux entreprises de proposer des fonds solidaires dans leurs plans d'épargne salariale.
Du côté de l'offre, davantage de sociétés de gestion proposent un ou plusieurs produits ISR ou annoncent la conversion de tout ou partie de leur gamme. Une conversion qui est la principale raison de la hausse des encours en gestion collective et qui a représenté 10,4 milliards d'euros en 2010, la majeure partie portant sur les fonds actions Tricolore Rendement d'Edmond de Rothschild Asset Management, et monétaires Fonsicav de Natixis Asset Management.
Si cette conversion a tendance à accroître l'offre ISR, elle n'en modifie pas l'approche. La sélection ESG (environnemental, social et gouvernance) de type « best in class » reste ainsi largement dominante (91 % des fonds). Par ailleurs, l'approche d'engagement structuré semble être la panacée des fonds actions en conversion, le but étant d'engager le dialogue avec les entreprises.
Enfin, même si les sociétés de gestion sont de plus en plus nombreuses à proposer des produits ISR, Natixis et Amundi restent les principaux promoteurs, avec un tiers des encours du marché français.
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