Le "boom" des sites de collecte de fonds

Proposant de réunir des fonds, ces sites se multiplient sur la Toile et offre de nouvelles perspectives à la question du financement en commun de projets collectifs.
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Coup dur pour la bonne vieille enveloppe. Alors qu'elle perd déjà chaque année du terrain face au jeune et séduisant courrier électronique, elle est en passe de se faire piquer le marché de la collecte de fonds. En entreprise ou entre amis par exemple, qui ne s'est ainsi jamais vu proposer de glisser un billet dans une enveloppe afin de participer à un cadeau commun ?

Mais à l'heure de l'internet participatif et de la dématérialisation des moyens de paiement, les sites proposant une collecte de fonds en ligne se multiplient. Dernier en date, Bankeez, a été lancé en mars 2011. Ses deux jeunes fondateurs sont partis de ce constat simple "que quel que soit le cadre, tout le monde participe à des collectes de fonds pour l'achat d'un cadeau en commun".

Leur diplôme d'école de commerce décroché en 2007, Raphaël Compagnion et Pierre Larivière se sont rencontrés lors de leur premier emploi d'analyste "fusac" chez Lehman Brothers à New York. C'est donc dans un environnement bancaire que l'idée leur est venue. "Notre vision est, qu'à terme, tout va se faire en ligne", expliquent-ils.

Partant du principe que "les bons comptes font les bons amis", ils remarquent que "les relations d'argent, même entre proches, peuvent être sources de conflit". En plus de proposer une collecte dans le but de financer une dépense future, Bankeez permet en effet de se faire rembourser à la suite d'un dîner ou d'un week-end à plusieurs. Après s'être enregistré sur le site - il suffit d'entrer son nom, prénom et adresse email - l'utilisateur qui a avancé la somme peut ainsi envoyer par mail une demande personnalisée.

Maître mot sur internet afin d'obtenir la confiance des utilisateurs : la sécurité. À ce titre Bankeez dispose de l'ensemble des systèmes de cryptage des données et de paiement sécurisé. Une fois collecté, l'argent est conservé par l'établissement de monnaie électronique Tunz, agrée auprès de la Banque de France.

Pour se rémunérer, Bankeez applique une commission de 3% sur chaque somme versée, avec un minimum de 0,75 euro. Un modèle différent de celui du leader européen, le français Leetchi qui fêtait en novembre ses deux ans d'existence. La commission y est légèrement plus élevée, 4%, mais s'applique à l'ensemble de la cagnotte au moment de la récupérer sous forme de virement bancaire. Mais Leetchi développe aussi des partenariats avec des sites de e-commerce pour que le fruit de la collecte puisse être utilisé directement pour l'achat du cadeau en ligne. Dans ce cas, aucune commission n'est prélevée à l'utilisateur.

De son côté, Bankeez s'oriente davantage vers les associations en leur donnant accès à des outils de gestion des comptes ou encore à une collecte dématérialisée des cotisations annuelles. Encore tout jeune, le site a réussi en octobre une levée de fonds de 320 000 euros auprès d'investisseurs privés afin, notamment, de poursuivre son développement en renforçant ses investissements techniques et marketing.

 

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