Régénération des sols : McCain incite les agriculteurs à s’engager dans la transition

Un prêt à taux zéro pour financer des équipements agricoles ? C’est ce que propose in fine McCain à ses patatiers pour les encourager à se lancer dans des pratiques plus durables. Réunis autour de la table, le Crédit agricole, le Gappi, et McCain ont créé collectivement une offre de financement inédite. La première banque de France des agriculteurs a débloqué une enveloppe de 40 millions d’euros.
(Crédits : McCAIN)

Dans son rapport paru en avril dernier, l'Onu estime que 70% des terres émergées de la planète ont été transformées par les activités humaines et que 40% des terres sont dégradées. « Avec 6% de rendements en moins chaque année, nous voyons clairement les effets du changement climatique sur les cultures de pomme de terre », constate Leslie Camus, vice-présidente Agriculture Europe chez McCain Foods. Installée depuis 1981 en France, le groupe canadien travaille avec 800 agriculteurs répartis sur le territoire, en particulier dans les Hauts de France, mais également en Bourgogne-Franche-Comté, dans l'Aube.

Une offre inédite

« Notre objectif est d'accompagner nos partenaires agriculteurs vers l'agriculture de régénération grâce à un « package » pour la transition. Il nous paraissait important de proposer à nos agriculteurs une offre concrète et inédite », souligne Leslie Camus. Cette offre qui entre en vigueur dès la saison 2022-2023, développée par le Crédit agricole - dont la caisse régionale Champagne Bourgogne - s'adresse aux adhérents du Groupement d'agriculteurs producteurs de pommes de terre pour l'industrie (Gappi) qui souhaitent s'engager dans cette démarche. Elle s'inscrit dans l'engagement du groupe canadien de mobiliser 100% des agriculteurs autour de l'agriculture de régénération d'ici 2030. Cette agriculture durable repose sur des pratiques agricoles, dont l'objectif premier est de régénérer les sols, autrement dit d'augmenter leur teneur organique pour en améliorer la fertilité. Le cahier des charges rédigé par McCain prévoit un diagnostic de départ afin d'évaluer le niveau de départ de l'exploitation et sa marge de progression. Grâce à des indicateurs précis, les données récoltées permettront ensuite d'aiguiller l'agriculteur sur ses besoins d'investissements pour les six ans à venir.

Le « package transition » proposé par le groupe canadien accompagne même encore plus loin les agriculteurs dans leur démarche : « Au-delà de cette offre de financement, nous leurs proposons des formations techniques sur les pratiques régénératrices », précise Leslie Camus. McCain a notamment développé huit fermes de références pour inviter les agriculteurs à découvrir concrètement ces nouvelles pratiques culturales.

Des investissements matériels et immatériels

Aussi, pour s'engager dans la démarche, les agriculteurs auront besoin d'investir dans du matériel concret, tels que des stations météos, des dispositifs de traitement d'eau, des sondes connectées, des outils de désherbage, etc. mais pas uniquement : « Les patatiers auront également des besoins immatériels, tels qu'obtenir une labellisation ou un besoin de trésorerie. La proposition du Crédit agricole est d'offrir les mêmes conditions avantageuses que notre prêt compétitif Agilor destiné aux agriculteurs pour l'achat de matériels agricoles, avec un taux intéressant, sans garantie, et un délai de traitement rapide », précise Emmanuel Vey, directeur général du Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne (qui fait partie des cinq caisses les plus agricoles de France parmi les 40 présentes sur l'ensemble de l'hexagone). Il s'agit d'un prêt sur 72 mois à 1,5%. Les agriculteurs ont douze mois pour investir à partir de la signature du prêt. Ces derniers peuvent emprunter jusqu'à 2.000 euros par hectare de pommes de terre. Ensuite, Mc Cain paye directement son fournisseur via une surprime dans le paiement de ses factures, du montant des intérêts que l'agriculteur paye à la banque chaque mois.

« Ce qui est intéressant, c'est cette logique de filière avec des partenariats entre l'aval et l'amont », souligne Emmanuel Vey. De son côté, Leslie Camus espère que cette première initiative donnera de l'élan à d'autres filières : « Si nous voulons engager une transition durable de l'agriculture, il faut créer d'autres collectifs afin qu'il n'y ait pas que la filière pomme de terre qui soit impliquée dans cette démarche incitative, mais toutes les autres ! »

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Commentaire 1
à écrit le 27/07/2022 à 19:02
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c'est pas tellement le changement climatique... c'est surtout les pratiques chimiques et agro-industrielles qui commencent à avoir un effet contre-productif sur la fertilité à long-terme de la terre... bah oui, c'est comme pour tout... fallait y pens...

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