Régionales en Bourgogne-Franche-Comté : « Je suis un pur produit de la démocratie municipale » (Gilles Platret, LR)

PORTRAIT. Le vice-président des Républicains, et ancien porte-parole de Laurent Wauquiez, a été désigné tête de liste de la droite pour les Régionales. Originaire de la côte chalonnaise, à 48 ans, l’homme n’a pas sa langue dans sa poche.
Gilles Platret, candidat LR aux régionales. Après vingt ans de gouvernance à gauche, le conseiller régional de l'opposition espère bien que son alliance avec Debout La France va lui permettre de faire basculer la Bourgogne-Franche-Comté à droite.
Gilles Platret, candidat LR aux régionales. Après vingt ans de gouvernance à gauche, le conseiller régional de l'opposition espère bien que son alliance avec Debout La France va lui permettre de faire basculer la Bourgogne-Franche-Comté à droite. (Crédits : Gilles Platret)

Il est le candidat qui a fait le plus de bruit durant cette campagne régionale en Bourgogne-Franche-Comté, en s'alliant au parti de Nicolas Dupont-Aignan, Debout La France, fin avril. Adepte du buzz médiatique ou homme de rassemblement ? L'actuel maire de Chalon-sur-Saône (71) se félicite de créer, en France, le plus large rassemblement régional de toute la droite, du centre et des écologistes indépendants. À ses détracteurs, il répond : « En discutant avec Nicolas Dupont Aignan, je me suis retrouvé dans beaucoup de ses propositions. Il fait partie de l'arc Républicain, et même s'il s'est rallié à Marine Le Pen aux élections présidentielles au second tour, je peux vous assurer qu'aujourd'hui ces deux-là ne partiraient pas en vacances ensemble ! », Tout en précisant : « C'est un accord régional et non un accord national ».

Après vingt ans de gouvernance à gauche, le conseiller régional de l'opposition espère bien que ces alliances feront basculer la Bourgogne-Franche-Comté. « C'est une vraie volonté commune de pouvoir éviter des listes séparées. Aux dernières élections, DLF avait obtenu 5% des suffrages. Nous n'avions pas réussi à nous entendre. Autant s'allier pour cette élection afin de ne pas donner ces voix au RN », explique-t-il.

Un appétit pour la chose politique et l'histoire locale

Rien ne prédestinait pourtant ce fils de paysans à rentrer en politique. Ses parents étaient bouchers et n'étaient pas engagés dans un parti. Son intérêt pour la chose politique est né bien avant son entrée dans la prestigieuse école de Sciences Po Paris. C'est à 16 ans que Gilles Platret fait sa première intervention publique. Passionné par l'histoire de la région, le jeune homme organise une conférence dans son village de Saint-Désert, en Saône-et-Loire, où il présente ses recherches sur la révolution française. « À l'époque, je n'en menais pas large », confie-t-il. Toutefois, ce dernier se souvient d'une appétence très tôt pour l'engagement associatif. « Je voulais partager ma passion autour de l'histoire », précise-t-il. Une passion qui ne le quittera jamais... D'abord journaliste au Journal de Saône-et-Loire, puis écrivain, l'auteur de plusieurs ouvrages historiques - « Le vignoble en colère : 1944, la libération de la côte châlonnaise » (2004). Puis, six autres opus dont « Les loups dans l'Histoire de la Bourgogne » (2007) ou « De Gaulle et la Bourgogne » (2009) - se plonge dans les recherches dès qu'il dispose d'un peu de temps libre. « Cela me ressource », avoue-t-il.

En parallèle, le maire de Chalon a créé une société de recherches et de publications historiques pour continuer à écrire et faire des recherches sur l'histoire de sa région.Très tôt, le maire de Saint-Désert le remarque et lui propose de rejoindre sa liste en 1995. Ce sera le début de son entrée dans la vie politique, à seulement 22 ans. Cette première élection est un moment important de la carrière de l'élu qui savoure « le sentiment d'avoir obtenu la confiance de ces concitoyens » dans ce village de 800 âmes au cœur des vignes, qui l'a vu naitre.

« Un pur produit de la démocratie municipale »

Après deux mandats à Saint-Désert, le gaulliste arrive en 2008 à Chalon-sur-Saône en portant les couleurs de son parti. Lui en coûtera une défaite cuisante aux municipales et six années dans l'opposition. « Une expérience très formatrice », dira-t-il. Puis en 2014, les Chalonnais lui font confiance dès le premier tour avec 52,38% des suffrages, puis une nouvelle fois en 2020 avec 52,93% des voix. « Je suis un pur produit de la démocratie municipale », affirme haut et fort le candidat aux régionales. Celle qui est au contact du terrain et des habitants, sans filtre, et qu'il souhaite insuffler dans cette campagne.

L'ancien porte-parole de Laurent Wauquiez est également investi au niveau national en tant que co-président du groupe laïcité de l'Association des maires de France. Une valeur qui lui tient à cœur. À peine élu lors de son premier mandat, dès mars 2015, le maire de Chalon-sur-Saône s'insurge contre l'option qui consiste, avant d'inscrire son enfant à la cantine, de cocher ou non la case « mange du porc ». Pour lui, c'est une façon de ficher clairement les enfants de confession musulmane. Ce dernier instaure un menu unique dans les cantines. Une décision prise « au nom de la laïcité, suite aux discussions que nous avions eues au sein de l'Association des maires de France », assure-t-il. La mesure fut annulée par le Conseil d'État en décembre 2020.

Inscrire la sécurité comme une compétence régionale

Pour Gilles Platret, la sécurité n'est ni une mesure de droite, ni une mesure de gauche. Tous les habitants d'une ville ou d'une région aspirent à la tranquillité. « Lutter contre une dérive de la montée de la violence est une priorité absolue », affirme le maire de Chalon-sur-Saône. L'élu a d'ailleurs fait ses premières armes à l'échelle locale dans la sous-préfecture de Saône-et-Loire. « Nous avons augmenté nos effectifs de police, nous les avons mieux armés, en partenariat avec les forces nationales. Nous avons également équipé plus de lieux de vidéo-surveillances. Résultats, nous constatons une baisse de la délinquance dans notre ville », énumère-t-il. Le candidat à l'élection régionale souhaiterait appliquer ces mesures à l'échelle régionale en inscrivant la sécurité au cœur des politiques régionales. « Je souhaiterais nommer un vice-président en charge de la sécurité, créer un fond régional d'intervention sur la sécurité », précise-t-il. Un renforcement de la sécurité pour les citoyens qui engloberait également les entreprises ou les exploitations agricoles, victimes de cambriolage ou de détérioration.

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Commentaires 2
à écrit le 05/06/2021 à 12:00
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Un pur produit du système et représentatif de cette france qui tourne en rond, l'élévage à vie de ce monde politique incompétent et qui permet surtout de rien changer . Ils ne connaissent pas les aléas du monde ouvriers sacrifiables et jetables à t...

à écrit le 05/06/2021 à 11:40
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Quand on a pas l'habitude de sourire mieux vaut s’abstenir sur les photos, ça se voit trop.

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