Brittany Ferries s'ancre à Saint-Malo mais louvoie face au Brexit

Brittany Ferries a inauguré un bâtiment destiné à la formation et à la promotion de la destination France.
(Crédits : Droits réservés)

À l'heure du Brexit, les élus bretons se mobilisent en vue des négociations, alors que les entreprises portuaires et maritimes, comme Brittany Ferries, affichent leur incertitude. Basé à Roscoff, l'armateur est un navire amiral du secteur, avec son chiffre d'affaires de 444 millions d'euros, ses 12 routes maritimes, ses 2,63 millions de passagers transportés par an dont 85 % de Britanniques , et ses 3 000 collaborateurs, dont 2 000 marins français. Pourtant, il navigue à vue. Son président, Jean-Marc Roué, anticipe une activité 2020 et 2021 au mieux stable, voire en baisse, par rapport à une année 2019 déjà en repli de 4,5 %.

Le 7 février, lors de l'inauguration de nouveaux locaux situés sur la zone technopolitaine Atalante de Saint-Jouan-des-Guérets près de Saint-Malo, il s'en est ouvert aux élus locaux et régionaux, mais aussi à Jean-Yves Le Drian. Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères avait répondu à l'invitation, accompagné par la secrétaire d'État Amélie de Montchalin.

« Pour contrer les effets dévastateurs du Brexit (livre affaiblie, formalités plus strictes...), l'investissement dans la promotion du territoire est encore plus essentiel. Pour maintenir la confiance, l'État doit nous accompagner dans cette mission », a-t-il lancé, jugeant « certains clients déjà perdus. »

« Le Brexit sera ce que nous en ferons » (Le Drian)

À Saint-Malo, épicentre des activités entre Roscoff et la Normandie, Brittany Ferries a investi 1,6 million d'euros dans un bâtiment de près de 1 000 mètres carrés qui abrite deux activités clés : la formation et la vente de voyages tout compris.

« La formation est une priorité. En 2019, près de 800 collaborateurs, navigants ou saisonniers, sont passés à Saint-Malo et 400 ont été formés en e-learning, sur les techniques incendie, les réglementations maritimes internationales ainsi que sur les usages du gaz naturel liquéfié », a rappelé Jean-Marc Roué, alors que le groupe investit dans le renouvellement de sa flotte et la transition énergétique.

De son côté, l'équipe de 12 personnes chargée de la promotion de la destination France va poursuivre la commercialisation de packs comprenant traversées et hébergements auprès des touristes britanniques et irlandais (14 millions de nuitées par an).

Si le fog britannique s'installe dans la Manche, Jean-Yves Le Drian se veut optimiste et offensif : « Le Brexit sera ce que nous en ferons. »

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