Rennes Métropole : 30 millions d'euros pour transformer des filières stratégiques

Rennes Métropole a lancé en octobre un « plan de rebond(s) » afin de préparer la reprise de l’économie locale. 4 millions d'euros supplémentaires viennent renforcer le dispositif d’urgence de 6,5 millions d'euros mis en place au printemps, en soutien à l'emploi et aux secteurs fragilisés du commerce, du tourisme, de la culture. Sous cinq ans, 30 millions d'euros seront aussi provisionnés pour aider à la transformation des filières stratégiques (cybersécurité, automobile, santé…).
La Maison Simon, spécialiste en arts de la table, se voit accorder une subvention de 4.400 euros. Elle pourra ainsi consolider sa croissance sur le e-commerce en ajoutant le paiement en ligne à son site vitrine et acheter le matériel informatique adéquat.
La Maison Simon, spécialiste en arts de la table, se voit accorder une subvention de 4.400 euros. Elle pourra ainsi consolider sa croissance sur le e-commerce en ajoutant le paiement en ligne à son site vitrine et acheter le matériel informatique adéquat. (Crédits : DR)

L'heure n'est pas encore à la reprise, mais pour Rennes Métropole, le commerce demeure une filière stratégique. Dans le cadre d'un « plan de rebond(s) » de 10,5 millions d'euros, dont 4 millions d'euros nouvellement débloqués, et destiné à accompagner les secteurs les plus touchés par la crise économique, sanitaire et sociale liée au Covid-19, la Maison Simon, spécialiste en arts de la table, se voit accorder une subvention de 4.400 euros. Elle pourra ainsi consolider sa croissance sur le e-commerce en ajoutant le paiement en ligne à son site vitrine et acheter le matériel informatique adéquat. Dans une autre rue de Rennes, le bistrot et micro-brasserie Origines, a reçu 6.000 euros pour créer une cuisine extérieure dédiée à la vente à emporter, aménager sa terrasse et investir dans un vélo cargo électrique pour les livraisons.

Via ces aides d'urgence à l'investissement sollicitées par les deux enseignes, Rennes Métropole réoriente un peu son dispositif AI-Covid-19 en faveur des commerces.

« Durant le premier confinement, les entreprises (hors commerces) ont majoritairement sollicité cette aide concrète pour acheter une machine, créer des parcours afin de limiter les croisements dans les locaux. Les commerces n'ont pas été dans la situation de le faire. Sur les 6,5 millions d'euros débloqués au printemps pour la sauvegarde de l'emploi et en complément des aides régionales et de l'Etat, 3 millions d'euros seulement ont été utilisés » reconnaît Sébastien Sémeril, vice-président de Rennes métropole, délégué au développement économique et à l'emploi. « Ce deuxième confinement accélère la mutation vers la numérisation des commerces et l'achat en ligne ou à distance. Ceux-ci sont nettement plus nombreux à solliciter une aide. »

Le fonds d'aide à l'investissement (aides directes non remboursables) pour les TPE et PME a ainsi été relevé de 1 millions d'euros à 3,5 millions d'euros. Pour le commerce et l'artisanat, le dispositif d'aide de 3 millions d'euros est prolongé et voit ses critères d'éligibilité élargis au secteur de l'hôtellerie-café-restauration.

Ecologie, RSE, digital : accompagner les transitions

Avec ce plan de rebond gonflé à 10 millions d'euros et présenté mi-octobre aux élus rennais, la Métropoles espère faciliter la reprise des filières en crise. En matière de tourisme, Destination Rennes, SPL dédiée à l'attractivité du territoire, a reçu 500 000 € afin de monter une campagne de promotion des courts séjours touristiques. Le plan de rebond de Rennes Métropole prévoit aussi que l'aide allouée au rencontres professionnelles (tourisme d'affaire) passera de 180.000 euros à 280.000 euros en 2021. Dans le domaine de la culture, de l'événementiel et des industries culturelles et créatives, une aide supplémentaire de 450.000 euros doit permettre aux acteurs « d'accélérer la transformation numérique, et de diffuser des spectacles et des formats adaptés ». 300.000 euros ont également été alloués à la chaîne locale TVR afin de financer la création audiovisuelle et cinématographique (films, séries, courts-métrages).

« Ce plan de rebond vise à tenir sur ses deux jambes : agir vite pour répondre aux conséquences de la crise sanitaire, puis économique et sociale qui suit, et accompagner, dans le temps, la structuration post-crise des filières importantes pour le territoire, car elles sont porteuses d'emplois pour le territoire » explique Sébastien Séméril. Pour Rennes Métropole, qui conditionne ses aides, la transformation ne sera pas que numérique. « Les transitions qui s'imposent aux acteurs économiques » concernent aussi la transition écologique de l'économie (RSE, RSS), l'évolution du rapport au travail, la relocalisation des activités.

Huit secteurs stratégiques, immobilier confidentiel-défense

« Ces tendances peuvent contribuer à relancer et transformer les secteurs d'activités économiques stratégiques du territoire » assure Sébastien Sémeril. « Elles peuvent représenter de nouvelles opportunités, devenir des facteurs de performance et d'une meilleure prise en compte de l'humain. Dans cette optique, nous avons identifié huit secteurs à accompagner dans leur structuration et leur mutation. »

Ce deuxième volet du plan se déploiera sur cinq ans et concernera des secteurs bien précis. La cybersécurité, les véhicules et mobilités durables, le bâtiment durable, l'alimentation, les activités créatives et culturelles, du commerce, du tourisme et de la santé bénéficieront ainsi d'un budget de 30 millions d'euros sur cinq ans. La Métropole précise que des orientations opérationnelles seront menées en co-construction avec les acteurs du territoire, selon quatre axes. « Nous veillerons à ce que la RSE soit placée au centre de la relation entre Rennes Métropole et les entreprises », ajoute Sébastien Sémeril. « Nous souhaitons renforcer l'économie productive et favoriser les relocalisations industrielles, faire du numérique un facteur de performance des entreprises ainsi qu'un outil d'inclusion sociale, adapter l'offre territoriale à destination des entreprises », précise-t-il.

Parmi les actions déjà engagées figure le développement d'un parc immobilier ultra-sécurisé à destination des entreprises de la cybersécurité, secteur en pointe sur l'agglomération. 6 millions d'euros seront attribués à la création, au cœur de l'éco-quartier Via Silva, d'une pépinière dont les locaux répondent aux normes confidentiel-défense. Pour favoriser l'implantation de nouvelles usines sur le site de PSA La Janais dans les domaines des nouvelles mobilités et du bâtiment, le projet de pôle d'excellence industrielle sera doté de 5millions d'euros. Sur ce même site, 2,5 millions d'euros d'aides à la décarbonation iront à la filière automobile. Dans le registre de l'économie circulaire, la construction d'une plateforme de réemploi des déchets du bâtiment est envisagée.

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