Sondage exclusif  : les habitants des Hauts-de-France pessimistes sur leur avenir

SONDAGE EXCLUSIF. Quel regard portent les habitants des Hauts-de-France sur leur avenir dans le contexte du deuxième confinement ? Quels thèmes jugent-ils prioritaires pour les mois à venir ? Quelles inquiétudes face aux différents risques liés à la Covid-19 dans la région ? Quelle confiance dans le gouvernement ? Un sondage IFOP pour La Tribune a été mené auprès de 1001 personnes, du 13 au 18 novembre dernier.
(Crédits : Conseil régional des Hauts-de-France)

Concernant l'avenir général de la région des Hauts de France, les personnes interrogées sont 59% à être pessimistes (représentant jusqu'à 64% dans la tranche des 35 ans et plus). Crise oblige, artisans et commerçants, professions intermédiaires, dirigeants d'entreprise et retraités voient particulièrement l'avenir en noir.

Si l'on différencie les deux ex-régions, la Picardie est encore plus inquiète, totalisant cinq points de plus que Nord-Pas-de-Calais (57%). Comme partout ailleurs, plus les personnes sondées sont âgées, moins elles voient la situation de façon positive, que ce soit des hommes ou des femmes, des employés ou des salariés d'une profession de catégorie supérieure.

Chiffres noirs

Les craintes sont encore plus fortes lorsqu'on aborde la question du futur d'un point de vue personnel et de celui des enfants (64% de pessimistes), de la situation sanitaire de la région (66%) et de la situation économique (71%). Des chiffres noirs qui peuvent s'expliquer notamment par l'actualité liée au terrorisme avec la décapitation de l'enseignant Samuel Paty le 16 octobre dernier et l'annonce de la fermeture de Bridgestone à Béthune, qui a provoqué une onde de choc régionale.

« Pour autant, quand ils sont optimistes, les habitants des Hauts-de-France sont plus optimistes que la moyenne des Français », relativise Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'IFOP. En témoignent les 36% d'optimistes sur leur propre avenir et celui de leurs enfants qui totalisent six points de plus que la moyenne nationale, même s'il reste évidemment 64% de pessimistes.

Quant à la situation sanitaire de la région, malgré la deuxième vague et le confinement qui avaient déjà commencé au moment de la réalisation de ce sondage, les habitants des Hauts-de-France restent toutefois 34% à penser que la crise aura une issue positive. En revanche, ils se montrent plus prudents dès lors qu'il s'agit d'économie. « Avec 71% de pessimistes (dont 21% de très pessimistes), les inquiétudes sur le contexte économique sont extrêmement fortes », souligne l'IFOP.

Quels thèmes prioritaires ?

Parmi les thèmes jugés « tout à fait prioritaires » pour les prochains mois, le sujet numéro 1 avancé est la santé à 86% (contre 82% à l'échelle nationale). Vient ensuite la lutte contre l'épidémie de Covid-19 (83% en région contre 78% à l'échelle nationale) puis la sécurité et l'action contre le terrorisme (76%), un chiffre probablement lié à l'actualité. Les habitants des Hauts-de-France sont également plus préoccupés que l'ensemble des Français par l'éducation (73%, soit 5 points de plus que le niveau national), la lutte contre le chômage (72% contre 68%), la lutte contre la précarité (66% contre 59%).

« La veine sociale est donc clairement plus importante dans les Hauts-de-France qu'à l'échelle nationale : le relèvement du pouvoir d'achat est une question particulière sensible, qui enregistre 9 points de plus, la lutte contre la précarité (7 points de plus), l'amélioration de la situation dans les quartiers difficiles (6 points de plus) », calcule le directeur général de l'IFOP.

Moins d'environnement

En revanche, à 54%, la protection de l'environnement est considérée comme beaucoup moins prioritaire que la moyenne nationale (59%). Viennent ensuite les sujets de la sauvegarde des services publics (51% contre une moyenne nationale en novembre de 49%), la maîtrise du niveau des impôts (47% contre 44%), la réduction de la dette publique (38% contre 34%), l'Europe et l'Union européenne (21% contre 22%).

A la question "En ce qui concerne l'épidémie de coronavirus, qu'est-ce qui vous inquiète le plus ici en Hauts-de-France ?", ils sont 49% à répondre le risque sanitaire en novembre (contre 53% en moyenne en France en août). 34% évoquent le risque économique (avec cinq points de plus que dans l'Hexagone). Seuls 17% (contre 18% au national) craignent pour les libertés publiques.

Quant à la confiance dans le gouvernement pour aider les entreprises en difficulté à faire face à l'épidémie de coronavirus, ils ne sont que 42% (contre 45% au niveau national) à croire en l'efficacité des dispositifs actionnés. Français comme Nordistes pensent respectivement à 39% et 40% que l'Etat fait face efficacement à cette crise sanitaire sans précédent.

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