Grand Paris Express : la mobilité se fera aussi autour des gares

L’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a publié, en cette fin avril 2018, une étude sur le rabattement à deux kilomètres des futures gares du super-métro francilien. Il en ressort qu’il convient de soutenir un maillage bus efficace, de mettre en place un réseau cyclable structurant et de concevoir des hubs de mobilité durable.
César Armand
En 2030, les prévisions font ainsi état de 103 entrants par minute le matin à Noisy-Champs et de 130 le soir à Saint-Denis-Pleyel.

« Proposer des alternatives durables à la voiture individuelle ». Tel est le credo de l'Apur qui a publié, le 24 avril 2018, une étude sur l'organisation de systèmes de mobilité « efficaces » à partir des gares du Grand Paris Express. Si l'Atelier parisien d'urbanisme constate que les transports en commun, ainsi que les modes actifs (vélo et marche à pied), font déjà l'unanimité, il met aussi la focale sur « les mobilités innovantes liées à l'arrivée du numérique » qui oblige, selon lui, à revoir le partage de l'espace public et l'intermodalité.
La multiplication par deux, voire trois du flux des voyageurs dans ces lieux risque en effet d'avoir « des impacts forts » sur les deux kilomètres d'espaces publics alentour. Aussi l'Apur propose-t-il de créer des « éco stations bus », autrement dit des gares routières modernisées et sécurisés, des « points de service et stationnement vélo » avec de l'accès libre, de l'abonnement, du gardiennage, de la location et même de la réparation, ou encore des « centrales de services en nouvelles mobilités », à savoir des bornes de recharge GNV, électrique, hydrogène, de l'autopartage, du covoiturage et des navettes autonomes.

1,9 million de Franciliens par jour dans le bus et/ou le métro

Aujourd'hui, 1,9 million de Franciliens utilisent déjà le bus ou le métro ou les deux, de même que seuls 4% utilisent un vélo pour aller travailler à Paris. La voiture individuelle demeure, elle, essentielle en grande couronne avec 20% des voyageurs qui l'utilisent pour réaliser en moyenne 2,8 kilomètres. « Une distance réalisable en 14 minutes à vélo offrant l'opportunité aux collectivités locales et aux aménageurs de proposer des modes de rabattement alternatifs », écrit justement l'Atelier parisien d'urbanisme.

L'Atelier parisien d'urbanisme se fonde justement sur les exemples de Saint-Denis Pleyel et de Noisy-Champs respectivement situées, la première au carrefour des lignes 14, 16 et 17 prévue pour les Jeux olympiques et la seconde au terminus commun des lignes 15 Sud et 16 Est annoncée, elle aussi, pour 2024, sans parler des lignes de RER existantes.

"Établir des continuités cyclables"

En 2030, les prévisions font ainsi état de 103 entrants par minute le matin à Noisy-Champs et de 130 le soir à Saint-Denis-Pleyel. L'Apur remarque que favoriser les autres modes dans ces lieux permettrait « d'accélérer les changements de comportements » à Noisy-le-Grand voire « d'enrayer l'augmentation constatée du taux de motorisation des ménages » de certains quartiers de Saint-Denis. Et de recommander « d'établir des continuités cyclables sur 2 km ».

Autre proposition de l'Atelier parisien d'urbanisme : l'installation de « hubs de mobilité durable » à proximité des gares. Conclusion : deux kilomètres, ce n'est rien d'autre que 10 minutes à vélo, de même qu'il faudra des bus et des voitures durables en libre-service. Île-de-France Mobilités (ex-STIF) semble avoir déjà entendu le message puisqu'il annonce ce mercredi 25 avril 2018 la commande prochaine de 2.000 « bus propres » d'ici à 2020.

César Armand

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