Smart e-Bike : Valeo Cyclee embarque l’intelligence de la nantaise Velco dans ses moteurs 48 volts

Quatre mois après la signature d’un partenariat avec l’équipementier Valeo Cyclee, la nantaise Velco s’apprête à lever 5 à 7 millions d’euros pour se développer à l’international et accompagner l’essor du vélo à assistance électrique, connecté et intelligent.
Présentée lors du 68e salon IAA Transportation à Hanovre en septembre dernier, le moteur 48 volts de Valeo intègre un système de transmission innovant remplaçant le pédalier et le dérailleur. La boîte de vitesses automatique, développée en partenariat avec l’entreprise française Effigear, et un logiciel prédictif qui permet à l’assistance de s’adapter immédiatement au style de conduite du cycliste. Il intègre désormais la solution de connectivité développée par la startup nantaise Velco.
Présentée lors du 68e salon IAA Transportation à Hanovre en septembre dernier, le moteur 48 volts de Valeo intègre un système de transmission innovant remplaçant le pédalier et le dérailleur. La boîte de vitesses automatique, développée en partenariat avec l’entreprise française Effigear, et un logiciel prédictif qui permet à l’assistance de s’adapter immédiatement au style de conduite du cycliste. Il intègre désormais la solution de connectivité développée par la startup nantaise Velco. (Crédits : Valeo)

C'est un accord apparemment bien pesé dont ni l'un ni l'autre ne dévoilera les détails.  « C'est un partenariat long ... et un vrai levier de croissance pour notre développement à l'international», admet Pierre Régnier, fondateur et président de la startup nantaise Velco, connue pour avoir développé un guidon de vélo connecté dont l'écosystème logiciel vient d'être retenu par l'équipementier Valeo pour équiper ses tous nouveaux moteurs 48 volts, destiné à pénétrer l'univers du vélo à assistance électrique (VAE). « En Europe, le marché du VAE est estimé à 5 millions d'unités. Notre ambition est d'en capter 10% à 20% », indique Benjamin Morlière, directeur de la plateforme e-Bike de Valeo, qui, dans la foulée des partenariats signés avec Neogy à Bordeaux pour la batterie, Altyor à Orléans pour les écrans, s'est rapproché de Velco pour développer la connectivité et la sécurité de ses moteurs et être en mesure de fournir des kits clé en main aux fabricants de VAE.

Une triple utilité

«Nous avons travaillé neuf mois avec Valeo pour adapter nos systèmes aux spécificités du moteur 48 volts. Le niveau d'exigence technique et technologique nous a tirés vers le haut sur de nombreux aspects», reconnaît Pierre Régnier, qui habituellement fournit aux fabricants de vélo (Manufacture Française du Cycle, Intersport, Arcade, Ultima...) et gestionnaires de flottes (La Poste...) un système connecté (géolocalisation, alarme, collecte des données clés, commande du vélo à distance...) sous la forme d'un guidon ou d'un boîtier amovible (Mobitrax).

Cette fois, le module mis au point avec Valeo aura une triple utilité. D'abord, il permettra aux fabricants de créer la carte du vélo et de simplifier la traçabilité, l'appairage de la batterie et le calibrage du moteur. Ensuite, les magasins de vélos disposeront d'un outil de diagnostic, l'historique des réparations, des mises à jour et la possibilité d'effectuer des modifications.

Enfin, doté d'une application mobile, le système offre aux utilisateurs la possibilité d'intervenir via leur smartphone, sur certains paramètres du moteur, d'avoir des informations sur l'état de la batterie, leur trajet, et de sécuriser leur engin, grâce à un antivol gratuit. « La position neutre rend le vélo complètement inopérant. On pédale alors dans le vide comme avec une draisienne. Ce qui devrait limiter les tentatives de vol. En termes de cybersécurité, on adopte les mêmes standards que l'automobile », assure Benjamin Morlière.

e-cargo Mubea

Un moteur qui s'adapte à l'effort de l'usager

L'équipementier automobile Valeo est entré sur le marché du cycle il y a deux ans avec la création du pôle Valeo Cyclee. Et surtout avec la mise au point d'un moteur 48 volts inédit, dont la technologie, issue des solutions d'électrification hybrides (2 à 25 KW) développées depuis cinq ans par Valeo pour l'automobile, a été déclinée vers le 100% électrique pour le vélo. Coconstruite avec Effigear, l'innovation repose sur la suppression de la chaîne et du pédalier et la fusion du système de transmission, en une boîte de vitesse automatique -pouvant être débrayée en manuel-, et permettant de s'adapter à la route et à l'effort de l'usager.

« Le niveau d'assistance peut aller jusqu'à huit fois le couple à la pédale, contre cinq aujourd'hui en moyenne. Ce qui permet un déplacement sans effort et de pouvoir transporter des charges jusqu'à 350 kilos », indique le directeur de la plateforme e-Bike.

Dans l'univers du cycle, ce moteur 48 volts peut être assemblé sur un vélo de promenade, un VTT, un vélo cargo, un tricycle ou un quadricycle, adapté à un usage familial ou professionnel comme la livraison du dernier kilomètre dans les centres urbains. Valeo Cyclee compterait déjà une vingtaine de clients dont les fabricants de triporteurs et de vélos cargo VUF Bikes et Mubea qui viennent d'équiper leurs premiers modèles voués à la livraison du dernier kilomètre.

Une nouvelle levée de fond en 2023

Pour Velco, qui ambitionne de devenir leader européen des solutions connectées en 2024, l'accord avec Valeo Cyclee est autant une aubaine qu'une référence.

« Signer un contrat significatif avec un futur grand faiseur du vélo électrique faisait partie de notre stratégie. Les marques qui travaillent avec Valéo intégreront la connectivité de Velco, et nous devenons in fine leur client», mentionne Pierre Régnier, qui, de son côté, avait amorcé une stratégie à l'international.

L'an dernier, la startup nantaise a ouvert une première filiale à Francfort pour rayonner sur l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche et plus largement l'Europe du Nord. Elle estime pouvoir signer ses trois ou quatre premiers clients d'ici la fin de l'année. Et envisage, dès l'an prochain, l'ouverture d'une filiale à Madrid pour couvrir l'Europe du Sud. « Nous sommes passés de trois clients en 2021 à une quinzaine en 2022 et devrions doubler notre portefeuille en 2023 », précise Pierre Régnier, qui a, au cours de l'été, signé un contrat avec le motoriste Shimano et décroché un premier client aux États-Unis. « Valeo devrait nous permettre d'accélérer en Europe, aux USA et en Amérique du Nord », dit-il.

Au gré de contrats qui se chiffrent en centaine de milliers voire millions d'euros, Velco (50 personnes) dont la croissance a, chaque année, doublé depuis 2019, pourrait rapidement dépasser les 15 millions d'euros de chiffre d'affaires (contre 6 millions en 2022). Soutenue par Go Capital, Pays de la Loire Participation, la Caisse des Dépôts et consignations, le fonds belge In Venture et quelques business angels, la startup, qui a levé huit millions d'euros depuis sa création pour investir en R&D, devrait dès l'an prochain mener une nouvelle levée de fonds de 5 à 7 millions d'euros pour doper ses solutions de connectivité et accroître ses positions commerciales. Le montant devrait être arrêté d'ici la fin du mois d'octobre.

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Commentaires 2
à écrit le 06/10/2022 à 3:16
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Le velo electrique, ce truc de bobo faineant. D'un poids inutile, dote d'une batterie avec un duree de vie plus que limite, cher, tres facile a voler. Le contraire du plaisir.

le 02/11/2022 à 8:28
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Le VOITURE, ce truc de fainéant. D'un poids VRAIMENT inutile, dote d'une batterie qui sert uniquement au démarrage du moteur thermique polluant et qui pourrait alimenté un vélo électrique sur des centaines de km avec un durée de vie plus que limite,...

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