Wishibam, le tournant e-commerce d'une start-up en plein confinement

FACE A LA CRISE. La start-up a accéléré pour implanter Angers Shopping, la « première plateforme du commerce physique français », et digitaliser le commerce angevin, devenu beaucoup plus captif.
20 000, c'est le nombre de références mises en ligne par les 120 commerces inscrits sur Angers Shopping. En photo, Charlotte Journo-Baur, cofondatrice de la startup parisienne Wishibam
20 000, c'est le nombre de références mises en ligne par les 120 commerces inscrits sur Angers Shopping. En photo, Charlotte Journo-Baur, cofondatrice de la startup parisienne Wishibam (Crédits : DR)

Le 17 mars dernier, premier jour du confinement, Angers French Tech lançait un appel à son écosystème pour mettre les nouvelles technologies au service de l'économie traditionnelle.

« Les makers ont mis à disposition leur imprimante 3D. On a eu une dizaine de retours dans l'aide au télétravail, la création de modules de micro-learning, l'accompagnement de services de santé et l'e-commerce dont Wishibam qui a lancé sa première plateforme de vente en ligne. On a prouvé que certaines technos avaient du sens », explique Yannick Bourdin, manager général d'Angers French Tech.

« C'était le bon moment pour accélérer », reconnaît Charlotte Journo-Baur, cofondatrice de la startup parisienne Wishibam, venue s'installer sur les bords de la Maine en février 2019 pour accompagner le mouvement vers la smart city engagé par la cité angevine.

Un an plus tard, après trois ans de recherche et développement et 8 millions d'investissement pour mettre au point son concept de plateforme de gestion omnicanale des points de vente en centre-ville ou centres commerciaux, Wishibam vient de lancer la marketplace Angers Shopping en partenariat avec la fédération de commerçants Vitrines d'Angers. Une première pour la startup qui renouvelle l'opération à Nice, Le Mans et La Réunion.

Une intégration à marche forcée

« S'il fallait le faire, c'était vraiment maintenant », relève Charlotte Journo-Baur. Quitte à bousculer les politiques et les habitudes du petit commerce.

« L'avantage, c'est que là les commerçants avaient le temps... et l'envie. L'inconvénient, c'est qu'ils ne sont souvent pas équipés et 30 % d'entre eux ignorent l'état de leur stock. S'ils ne savent pas ce qu'ils ont en magasin, il est difficile de présenter les best-sellers de leur boutique », remarque Charlotte Journo-Baur.

L'intégration s'est faite à marche forcée : formation de trente minutes, distribution d'un guide pour savoir utiliser les réseaux sociaux et concevoir une fiche « produit », et accès permanent à un manager digital pour répondre à n'importe quelle question. Le temps d'ajouter un système de caisse sur les mobiles et de créer un nouvel outil pour dresser l'inventaire, et c'était parti.

En dix jours, la plateforme a intégré 120 commerces et mis en ligne 20.000 références.

« Notre business model en prévoyait 40 la première année », souligne la cofondatrice de Wishibam, qui ne se lasse pas de répéter que le commerce a changé. « Il faut associer la praticité du digital à la complicité de la boutique physique », martèle-t-elle.

Message apparemment entendu : 350 nouveaux commerçants seront bientôt sur Angers Shopping, mis à disposition gratuitement pendant trois mois par solidarité. La solution se finance par des frais fixes selon la surface du magasin et une commission de 5% sur les ventes, « dans la fourchette basse des pratiques du marché ».

Objectif : doubler ou tripler le nombre de commerçants inscrits pour équilibrer le modèle économique de la « première plateforme du commerce physique français ». Pour cela, à Angers, Wishibam devra élargir sa zone de chalandise à l'agglomération. Une autre histoire.

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Commentaire 1
à écrit le 05/08/2020 à 7:03
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Makers, deep learning, wishibam et autres anglicismes. J'ai eu affaire y'a pas longtemps a un francais desireux de s'installer en Coree et lors de l'entretien il a tout du long aligne des concepts de ce genre. En fin d'entretien, je lui ai demande...

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