«La ville du futur est complexe : toutes les intelligences seront nécessaires pour la faire sortir de terre», Alexandra François-Cuxac (FPI)

Dans un monde en transition, les promoteurs immobiliers ont un rôle important à jouer pour accompagner les élus et les citadins dans la création de villes plus denses, plus écologiques et plus agréables à vivre. Un défi ambitieux, qui nécessite à la fois des innovations technologiques et une concertation étroite entre les acteurs du secteur, comme nous l’explique Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI France.
«L’habitat doit désormais rassembler dans une démarche de vivre ensemble en toute sécurité, ce qui a des répercussions fortes sur la production de logements.» pour Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI France.
«L’habitat doit désormais rassembler dans une démarche de vivre ensemble en toute sécurité, ce qui a des répercussions fortes sur la production de logements.» pour Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI France. (Crédits : Bernard Lachaud)

Comment imaginez-vous le futur des villes ?

La ville de demain sera bas-carbone. Les logements seront modulaires et construits en matériaux bio-sourcés tels que le béton écologique, le bois ou le chanvre... Les bâtiments seront hybrides et pourront facilement changer de fonctions. La nature y aura aussi plus de place car la densité de constructions aura permis de libérer de l'espace au sol. Les citadins y trouveront une véritable alternative à la ruralité, mais en acceptant cette densité élevée, qui n'impliquera pas pour autant de promiscuité.

Quels nouveaux services seront proposés aux citadins ?

Les innovations technologiques s'invitent déjà dans les modes constructifs, les équipements, les services, l'architecture... Les nouveaux outils digitaux révolutionnent les usages de toute la chaîne d'acteurs jusqu'à l'utilisateur final. L'innovation se retrouve aussi dans les nouvelles formes de propriété avec les organismes de foncier solidaire, le démembrement usufruit/nue-propriété, la location-accession ou encore les nouveaux modes de financement. Dans la prolongation des travaux de Carlos Moreno sur la ville du quart d'heure, nous réfléchissons aussi au rapport des citadins au temps et au bien-être : des solutions de modularité apparaissent pour s'adapter au télétravail, les parties communes sont transformées en lieux de vie, les systèmes de conciergeries se développent...

Comment vous inscrivez-vous dans cette tendance ?

Notre rôle consiste à défendre à la fois les principes de croissance et de sobriété, en proposant des programmes qui permettent de loger une population croissante tout en veillant à sa qualité de vie future. L'habitat doit désormais rassembler dans une démarche de vivre ensemble en toute sécurité, ce qui a des répercussions fortes sur la production de logements. Selon une étude menée par la FPI avec le cabinet Deloitte, les jeunes restent attachés à la propriété, notamment dans le neuf. Ils semblent prêts à partager des espaces et des services à condition de respecter leur intimité, ils veulent acheter près des transports en commun, mais en s'assurant des places de stationnement, vivre en maison, mais près des centres-villes et des commerces... La complexité des réponses nous incite à dépasser nos représentations et à rester à l'écoute !

Comment faire de cette ville de demain une réalité dès aujourd'hui ?

La ville rêvée n'aura de sens que si elle est accessible au plus grand nombre : elle devient donc un enjeu politique pour les élus. Face aux exigences légitimes des citadins, ils doivent faire preuve de créativité et de vision prospective. Cette ville du futur est complexe : toutes les intelligences seront nécessaires pour la faire sortir de terre. Nous sommes à leurs côtés pour définir l'équilibre entre l'ambition politique et la capacité à bâtir à coûts maîtrisés. Aujourd'hui les élus, les habitants et les promoteurs doivent dépasser la défiance, s'écouter et s'allier pour co-construire ensemble la ville de demain.

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Commentaire 1
à écrit le 02/03/2021 à 13:19
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Une ville pourquoi faire? Quand on détaille la problématique des concentrations, on y voit nul avantages sauf pour ceux dont l'intérêt dépend!

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