Les femmes, fer de lance de la lutte contre le dérèglement climatique

Selon une enquête Ifop pour le club Femmes d'Influence, les Français estiment que les femmes sont plus engagées que les hommes face aux enjeux environnementaux et pensent que le pays irait plus loin en matière de développement durable si elles étaient plus nombreuses aux postes de décision.
Finale de la remise de prix de la 9ème édition du Prix de la Femme d’Influence du 21 novembre 2022
Finale de la remise de prix de la 9ème édition du Prix de la Femme d’Influence du 21 novembre 2022 (Crédits : JulietteJem)

Alors que la COP 28 bat son plein à Dubaï, le club Femmes d'Influence, créé en 2010 et qui rassemble une centaine de femmes oeuvrant dans l'économie et le social, la politique et les médias, les arts et le sport, a voulu lui aussi mettre l'accent sur la lutte contre le dérèglement climatique et le pouvoir des femmes dans ce domaine.

Outre la soirée du 5 décembre, au cours de laquelle les Prix de la Femme d'Influence seront remis pour la dixième année consécutive, le club a fait appel à l'Ifop, avec le soutien de la Caisse d'épargne Ile-de-France, partenaire officiel du Prix, pour sonder sur ce sujet quelque 1 000 profils représentatifs en France. Les résultats font apparaître que parmi les personnes interrogées, 61 % estiment que les femmes sont plus engagées que les hommes face à la crise climatique.

Ainsi, au quotidien, les premières adopteraient des pratiques plus écologiques que les seconds. Cela va de leur choix dans leurs modes de transport à un régime alimentaire moins carné en passant par leur volonté plus affirmée de réduire les déchets ou de privilégier les circuits courts, le bio et le recyclage.

Les femmes sont donc davantage actrices et prescriptrices en matière de bonnes pratiques au quotidien. « C'est la clé de l'étude, se réjouit Patricia Chapelotte, présidente et fondatrice du Prix de la Femme d'Influence. Les Français croient profondément dans la capacité des femmes à transformer positivement un monde en crise. »

Capacité à agir et fédérer

Ce n'est pas tant le statut - top manageuse, pédégère, start-uppeuse, parlementaire, militante, ministre, voire influenceuse - qui prévaut dans l'esprit des sondés lorsqu'on évoque ce pouvoir. De fait, l'étude montre que seuls 21 % d'entre eux considèrent qu'une femme est influente parce qu'elle « occupe un poste à responsabilité » dans une entreprise, et 13 %, du fait qu'elle exerce des « fonctions politiques » ou qu'elle est « célèbre » (13 % également). En fait, c'est la capacité intrinsèque de toutes les femmes à « faire bouger les lignes » (pour 48 % des personnes interrogées), à fédérer les bonnes volontés (pour 42 %), et, de manière générale, à agir de façon concrète (pour 36 %), qui incite les personnes interrogées à faire confiance aux femmes.

« Les enseignements de l'étude viennent confirmer mon intuition, poursuit Patricia Chapelotte. La notoriété et le pouvoir ne définissent plus l'influence des femmes. Cette influence se définit davantage par leur capacité à embarquer d'autres personnes avec elles pour agir. » D'autant que, même si, toujours selon l'étude, la majorité des personnes interrogées affirment vouloir s'engager face au dérèglement climatique : ainsi, six répondants sur 10 se disent, en tant que consommateurs, « prêts à changer leurs habitudes » (un recul, cependant, de 3 points par rapport au précédent sondage de 2017), 55 % estiment que les femmes ont davantage conscience de l'urgence climatique que les hommes et qu'elles sont plus porteuses de solutions. De quoi militer pour qu'il y ait un plus grand nombre de femmes aux manettes, non seulement dans la famille mais aussi en entreprise et en politique. A cet égard, 57 % des sondés sont d'avis que la France irait plus loin en matière de développement durable s'il y avait plus de femmes aux postes de décision.

Confiance envers les jeunes et les femmes

En outre, à la question : « En matière de développement durable et de climat, à qui diriez-vous que vous faites le plus confiance ? », les réponses montrent, pour ce qui est de l'âge, que les jeunes générations, avec 33 %, arrivent en tête, tandis qu'en matière de genre, les femmes, avec 17 %, dominent largement les hommes, qui se réunissent que 5 % des suffrages (même si 78 % des sondés n'ont pas de préférence).

Enfin, en matière de lutte contre le dérèglement climatique, la confiance à l'égard des nouvelles technologies pour répondre aux enjeux recule, à 69 % (contre 83 % dans l'étude de 2017), de même que vis-à-vis des entreprises. Les sondés ne sont ainsi plus que 54 % (contre 67 % en 2017) à penser que ces dernières vont changer leur façon de produire et de faire des affaires. Et la confiance envers les lois et les règlements s'est elle aussi érodée, passant de 66 % en 2017 à 49 % aujourd'hui.

« Cela prouve que la volonté de porter davantage de femmes aux positions de leaders est plus qu'une revendication féministe. Nos systèmes économiques et politiques doivent faire de cette aspiration une réalité », conclut Patricia Chapelotte.

Selon les résultats du sondage, les femmes seraient donc le fer de lance des efforts collectifs à mener pour l'avènement d'un monde décarboné et désirable. Le 8 mars dernier, journée internationale des femmes, l'Organisation des Nations Unies ne disait pas autre chose lorsqu'elle estimait qu'il était « important de reconnaître le rôle vital des femmes » dans ces actions. Elles sont, dans le cadre de la COP 28, aussi « nécessaires dans les négociations » que « dans les instances dirigeantes des entreprises et aux champs, en particulier dans les régions affectées par les ravages du dérèglement climatique », précisait l'ONU.

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