« Ça phosphore en collectif. » Comme le titrait le site internet du Conseil de développement métropolitain à l'issue de la seconde assemblée plénière du 17 mai, les ateliers de réflexion qui ont réuni les nouveaux membres se sont révélés fructueux, originaux et particulièrement créatifs. Répartis en 4 collèges, ces bénévoles engagés pour le développement de la plus vaste Métropole de France sont des acteurs du territoire, des « personnalités qualifiées » au parcours remarquable, des partenaires des organisations professionnelles ou institutionnelles locales, ou encore des métropolitains qui ont simplement déposé leur candidature pour participer au nouveau « Collège Citoyens ».

Qu'ils soient entrepreneurs, étudiants, demandeurs d'emploi, cadres, retraités, salariés du privé ou de la fonction publique, ces 120 hommes et ces 120 femmes ont tous accepté de relever le défi de l'intelligence collective pour faire bouger les lignes. « Cette envie d'échanger et d'avancer ensemble est très enthousiasmante, s'exclame Colette Weizman, expert-comptable et vice-présidente du Conseil de développement. Conçu comme un laboratoire d'idées par Martine Vassal, la présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence, le conseil permet de croiser les regards de ceux qui vivent sur le terrain tous les jours et qui sont prêts à dégager du temps et de l'énergie pour proposer des solutions nouvelles. »

Un programme de travail ambitieux

Dès le mois de juillet et tout au long des 5 prochaines années, ce nouveau Conseil de développement tentera de proposer des actions concrètes aux élus de la Métropole. Grâce à des méthodes innovantes de travail collaboratif, les 4 collèges pourront échanger sur des thèmes proposés par les élus, ou choisir collectivement leurs propres sujets. Cette année, les débats auront par exemple pour objets l'agriculture et la souveraineté alimentaire, le développement économique, le bien-être en ville ou encore le sentiment d'appartenance à la Métropole. Lors de séances courtes, les membres présents devront produire des préconisations solides et étayées, de nature à pouvoir être prises en compte par les élus. « Nous sommes là pour faire des propositions, confie Colette Weizman. C'est cette envie de changer les choses qui crée cet extraordinaire sentiment d'émulation !»

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3 questions à Daniel Sperling, président du Conseil de développement de la Métropole Aix-Marseille-Provence

Comment abordez-vous ce second mandat du Conseil de développement de la Métropole Aix-Marseille-Provence ?

En reprenant la présidence du conseil, je tiens d'abord à faire vivre l'héritage de ce qui a été fait entre 2017 et 2020 par mon prédécesseur Gérard Goninet, directeur industriel d'Airbus Helicopters. S'il est trop souvent resté dans l'ombre, le précédent conseil a en effet effectué des travaux de haut niveau qui ont permis de structurer cette instance participative. Aujourd'hui, le conseil voulu par la Métropole est parfaitement paritaire et plus représentatif de la diversité de la société civile grâce au nouveau Collège de 60 citoyens, qui monte notre effectif à 240 membres au lieu de 180. Nous avons ainsi un magnifique outil de démocratie locale qui devrait contribuer plus concrètement à la construction de nos politiques publiques.

Avez-vous été surpris par le succès remporté par le Collège des Citoyens ?

Nous avons effectivement reçu près de 400 candidatures de profils très divers, ce qui prouve que, lorsqu'on propose un cadre efficient, on peut libérer une incroyable énergie et une volonté de bien faire. Alors que la France est confrontée à un effritement majeur de l'engagement et à une fragmentation de la société, ces candidatures prouvent que les citoyens ont une grande envie de participer. La société civile se réveille !

Quelles seront vos méthodes de travail ?

Nous allons réfléchir lors de « séances flash » d'une demi-journée, pendant lesquelles nous débattrons sur un thème sans aucun tabou pendant l'après-midi avant de rédiger nos conclusions en soirée. Tous nos membres, qu'ils soient des personnalités de premier rang ou des citoyens, semblent déjà très investis : on sent une nouvelle énergie constructive. Nous ferons tout pour rendre possible ce qui est souhaitable dans un esprit de volontarisme, de résilience et de pragmatisme.