Réduire les impayés avec un logiciel de recouvrement intelligent

La promesse de Upflow est simple, en finir avec les impayés entre les entreprises. Quand on sait qu'en France, 9 entreprises sur 10 pensent que le non-respect des délais de paiement les mettent en danger, on comprend le potentiel que cette fintech représente.

Pour parvenir à réduire les retards de paiement, leur logiciel de recouvrement se base sur un système de relances automatisé et personnalisable. Le but : mettre à la corbeille les fichiers Excel, une solution totalement dépassée selon Alexandre Louisy, CEO d'Upflow. Après avoir mené l'enquête, il est persuadé que "la grande majorité des impayés sont des impayés techniques". Pas liés à des mauvais payeurs donc, mais plutôt à la difficulté de faire transiter de l'argent d'une entreprise à une autre.

La simplicité comme facilitateur

Upflow a concentré ses efforts sur la simplification des processus. En injectant de l'huile dans les rouages, le logiciel a pour ambition de faire gagner du temps, en plus de l'argent.

L'un des freins au recouvrement pour les entreprises créancières est la peur de se couper de ses clients débiteurs. En permettant à chaque client d'être traité de façon individualisée, le logiciel désamorce cette crainte et assure le maintien de bonnes relations commerciales.

Dans le même esprit, la société a également voulu faciliter le processus pour les entreprises débitrices. Pour cela, ils ont créé une plateforme de paiement. Sur cette interface, elles peuvent savoir exactement où elles en sont : visualiser les factures qui restent à payer, ainsi que le nombre de jours de retard. Elles disposent également de plusieurs moyens de paiement pour s'acquitter de leur dû. Paiement par carte bancaire, prélèvement, ou virement bancaire, la start-up a vraiment misé sur la fluidité pour diminuer les retards de paiements, particulièrement mortifères pour les TPE et PME.

Des levées de fonds pour monter en puissance

La première levée de fonds d'Upflow avait eu lieu en septembre 2019 et s'élevait déjà à 2,5 millions d'euros. Ils ont récidivé à l'approche de l'été 2021, en passant à la vitesse supérieure et en récoltant 15 millions d'euros. Il faut dire qu'en deux ans, Upflow est passée d'un peu moins de cent clients à plusieurs centaines.

La fintech compte désormais sur ce financement pour développer son offre en B2B, développer son produit, et le diffuser. L'entreprise est aussi implantée à New York, choix stratégique puisqu'elle compte de nombreux clients américains.

L'impact terrible des retards de paiement sur les PME

Pourquoi un logiciel comme Upflow est précieux pour les PME ? Tout simplement parce que les retards de paiement peuvent être dévastateurs pour les petites et moyennes structures. D'après le baromètre 2021 du Cabinet ARC/Ifop, les retards moyens de paiement en France atteignent les 15 jours pour 13 jours l'année précédente. On entend par retard de paiement le nombre de jours dépassant la limite légale (fixée sauf exception à 60 jours).

En 2019, ce retard moyen n'atteignait "que" 11,5 jours mais représentait déjà 19 milliards d'euros de manque à gagner pour les entreprises. Or, il se trouve que la disponibilité de cash est le nerf de la guerre pour la reprise économique, particulièrement pour les TPE et PME, selon le président du Cabinet ARC, Denis Le Bossé. L'argent qui n'arrive pas dans les caisses d'une entreprise peut l'empêcher de faire des investissements, ou même pire, de payer lui-même une autre entreprise, entraînant potentiellement un dangereux effet domino.

L'enjeu de la réduction des délais de paiement reste donc un enjeu majeur pour la sauvegarde des entreprises et par ricochet, pour la croissance économique française. Les logiciels de recouvrement ont donc de beaux jours devant eux. Le CEO de Upflow l'a lui-même dit dans une interview : "Le marché est tellement grand qu'il y aura besoin d'être plusieurs".