Chute du temps passé : un début de fatigue pour Facebook ?

Le plus grand réseau social au monde continue d'afficher une croissance insolente de son chiffre d'affaires (+47% sur un an)... Mais le temps passé sur Facebook s'érode. La plateforme a enregistré une baisse d'environ 50 millions d'heures par jour. Le patron du groupe, Mark Zuckerberg, décrit 2017 comme une année "forte et difficile".
Anaïs Cherif
Si la croissance d'utilisateurs reste continue (2,13 milliards d'utilisateurs actifs mensuels fin décembre 2017, contre 2,07 milliards fin septembre 2017), la chute du temps passé sur le réseau social constitue manifestement une anomalie.

Zone de turbulences pour Facebook. Le premier réseau social mondial a publié mercredi ses résultats annuels. Si les résultats financiers sont au rendez-vous, le géant américain connaît un certain désamour de ses utilisateurs. La plateforme rencontre une baisse du temps passé sur le réseau "d'environ 50 millions d'heures par jour" - soit un repli de 5% pour le dernier trimestre. Une chute du nombre d'usagers actifs quotidiens aux États-Unis et au Canada a aussi été remarquée entre le troisième et le quatrième trimestre, selon Mark Zuckerberg, rapporte l'AFP. Le co-fondateur et patron du groupe n'a pas précisé l'ampleur de cette baisse.

En revanche, au niveau mondial, le recrutement d'utilisateurs se poursuit. Facebook revendique 2,13 milliards d'utilisateurs actifs mensuels - contre 2,07 milliards fin septembre 2017. Au total, le réseau a gagné +14% d'internautes par rapport à fin 2016.

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*Un graphique de notre partenaire Statista

Pluie de critiques en 2017

"2017 a été une année forte, mais aussi une année difficile", admet en guise de préambule Mark Zuckerberg, avant de plaider : "Nous avons vu des usages détournés sur notre plateforme, y compris l'interférence des États-nations, la diffusion de fausses informations - sensationnelles et polarisantes -, et le débat sur l'utilité des médias sociaux."

En effet, l'image de la plateforme a été écornée l'année dernière par la prolifération de "fake news", ces fausses nouvelles virales popularisées lors de l'élection présidentielle américaine en 2016. Facebook est désormais régulièrement associé à la désinformation. L'entreprise de la Silicon Valley a également été critiquée pour les effets d'addiction provoqués par ses services - y compris par des anciens salariés, n'hésitant pas à qualifier le réseau social de "merde".

| Lire aussi : Facebook est-il devenu dangereux ?

Nette fausse du chiffre d'affaires (+47%)

En dépit des critiques, Facebook affiche une nette hausse de son chiffre d'affaires annuel, qui s'établit à 40,7 milliards de dollars (+47% par rapport à 2016) - dont 40 milliards générés par la pub ! Son bénéfice net annuel s'élève à 15,9 milliards de dollars (+56%).

Les dépenses, elles aussi, se sont envolées de 15,2 milliards de dollars en 2016 à 20,5 milliards en 2017 (+34%). Une tendance déjà annoncée lors de la publication des résultats du troisième trimestre, en novembre dernier. En cause : les embauches massives pour tenter d'améliorer sa modération des contenus litigieux. Le groupe compte désormais 25.105 employés (+47% par rapport à fin 2016). Actuellement, environ 10.000 salariés travaillent déjà à la sécurité du réseau, comprenant notamment la modération des fake news, discours haineux et harcèlement. L'effectif devrait être doublé au cours de 2018. Les dépenses (vidéo, intelligence artificielle, sécurité, recherche...) devraient continuer d'augmenter cette année. Ces investissements seront "bons pour les affaires à long terme", a avancé Mark Zuckerberg.

Le chantier de 2018 : redevenir un réseau social

En effet, depuis le début de l'année, le réseau social annonce à tour de bras des nouvelles mesures pour redorer son image. En 2017, il a largement misé sur le fact-cheking (en français, vérifications des faits) pour éradiquer les fausses informations. La refonte du fil d'actualités, lancé en 2006, semble désormais être son nouveau cheval de bataille. Pour redevenir un "vrai" réseau social, Facebook a annoncé ce mois-ci vouloir privilégier les publications des proches aux contenus publics (médias, entreprises, marques) et mettre en avant les infos locales.

"Nous voulons encourager les interactions significatives entre les utilisateurs, plutôt qu'une consommation passive de contenus", a déclaré mercredi Mark Zuckerberg, qui s'attend à ce que la tendance à la baisse du temps passé sur sa plateforme se poursuive.

Le patron du groupe martèle vouloir s'assurer que "nos services ne sont pas juste amusants à utiliser, mais sont également bons pour la société".

Anaïs Cherif

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Commentaires 3
à écrit le 01/02/2018 à 21:09
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Je ne suis pas fan de Facebook, mais je pense qu'utilisé correctement, ça peut devenir utile. Je me souviens des débuts d'internet dans les années 1995-2000 : c'était pareil en ce sens ou ça a commencé avec des sites flashy, complètement désordonn...

à écrit le 01/02/2018 à 19:15
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c'est chronophage pour pas grand chose, et ca rend autiste et quand on est oblige de suivre le fil des 1462145214 amis, c'est pas facile, d'autant que la dedans on en connait moins de 100 quand on est bon

à écrit le 01/02/2018 à 14:38
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Passer des heures en ligne avec des amis plus ou moins proches, ça n'à rien de très social. Il est plus intelligent de consacrer son temps aux personnes qui sont physiquement présentes. Sans compter les études qui montrent l'état de dépression qui p...

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