French Tech Visa : la France déroule le tapis rouge aux talents étrangers

Les entrepreneurs, les recrues étrangères dans les startups, mais aussi les investisseurs et les business angels étrangers peuvent désormais bénéficier du French Tech Visa, un permis de résidence et de travail de quatre ans pour toute la famille, avec des procédures simplifiées. Explications.
Sylvain Rolland
Extension du Passeport Talents lancé en octobre 2016, le French Tech Visa s'adresse spécifiquement aux porteurs de projets, entrepreneurs et investisseurs étrangers dans la tech.
Extension du Passeport Talents lancé en octobre 2016, le French Tech Visa s'adresse spécifiquement aux porteurs de projets, entrepreneurs et investisseurs étrangers dans la tech. (Crédits : Regis Duvignau)

C'est fait. Après cinq mois de gestation, le French Tech Visa est enfin opérationnel. Entrepreneurs, employés dans les startups, investisseurs et business angels pourront désormais bénéficier de procédures simplifiées et plus rapides pour vivre et travailler dans l'Hexagone. Un atout supplémentaire pour la France dans la guerre mondiale des talents, qui fait particulièrement rage dans le secteur de la high tech.

Extension tech du Passeport Talents lancé en octobre 2016

Annoncé en janvier par le gouvernement, le French Tech Visa est en réalité d'une « extension tech » du Passeport Talents, un nouveau titre de séjour lancé en octobre dernier. Cette carte, d'une durée de quatre ans renouvelables et extensible à toute la famille, vise à faciliter l'accueil des talents les plus porteurs pour l'économie française : chercheurs, entrepreneurs, salariés en mission, personnalités à la renommée internationale, travailleurs hautement qualifiés...

Mais le gouvernement veut se plier en quatre pour attirer les talents dans la tech. C'est pourquoi il lance en plus le French Tech Visa, un permis de résidence et de travail spécialement destiné aux acteurs de la tech, doté d'une procédure d'obtention prioritaire. Sont concernés : entrepreneurs qui veulent monter leur startup en France ou y créer une filiale, investisseurs, business angels, et bien sûr, les employés étrangers des pépites en hyper-croissance de la French Tech, toujours en besoin de main d'œuvre qualifiée. Pour David Monteau, le directeur de la Mission French Tech, bien se positionner dans la guerre des talents est un enjeu stratégique majeur pour la France :

« Derrière Criteo et BlaBlacar, il y a de nombreuses pépites qui ont un besoin vital d'attirer les meilleurs talents, d'où qu'ils viennent, pour poursuivre leur expansion. Ces talents sont précieux car ils apportent des connexions à l'international et une diversité qui stimule l'innovation. Tout le monde se les arrache, il fallait donc créer des conditions plus favorables pour les attirer en France, car la facilité d'accès à un titre de séjour est un argument important », explique-t-il.

41 incubateurs partenaires pour repérer les porteurs de projets étrangers

Le French Tech Visa leur permet ainsi bénéficier d'une procédure prioritaire et simplifiée pour l'obtention d'un titre de séjour Passeports Talents. Pas de chance, la plupart des pays, d'Israël au Canada en passant par l'Allemagne, ont lancé ou vont lancer leur propre version du visa entrepreneur.

Pour les fondateurs de startups, les préfectures en région, qui monteront le dossier, s'appuieront sur l'expertise de 41 incubateurs partenaires de la Mission French Tech : 22 en région parisienne (Le Hub Bpifrance, Numa, Paris Pionnières, les structures de Paris&Co, Usine IO...) et 19 en région.

« Les fondateurs de startups étrangers devront avoir passé l'étape de la sélection dans un incubateur français, qui se chargera donc d'effectuer un tri et de proposer uniquement les candidats les plus innovants », précise David Monteau.

Pour les salariés étrangers des pépites en hyper-croissance, les talents étrangers devront justifier d'un diplôme de niveau master ou plus, d'un contrat au sein d'une des 52 entreprises lauréates du French Tech Visa (un programme d'internationalisation pour les startups à très forte croissance) et d'une rémunération brute annuelle au moins égale à deux fois le SMIC.

Enfin, pour les investisseurs et les business angels, il faudra, entre autres, avoir réalisé un investissement d'au moins 300.000 euros et créer ou sauvegarder de l'emploi dans les quatre années suivant l'investissement.

L'obtention du précieux sésame coûtera « environ 400 euros ». Depuis l'annonce, en janvier, de l'arrivée prochaine du French Tech Visa, plus de 10.000 personnes ont manifesté leur intérêt. La Mission French Tech assure qu'il n'y aura aucune limitation ni quota : tous les candidats qui remplissent les critères pourront en bénéficier, ainsi que leur famille.

Sylvain Rolland

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Commentaires 7
à écrit le 22/06/2017 à 11:22
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Pendant plusieurs décennies nos "élites" technocratiques et politiques se sont ingéniées à créer la complexité et à se gaver de mesures fiscales! Ainsi, elles ont découragé et ont fait partir nos meilleurs entrepreneurs et les investisseurs avisés. ...

à écrit le 16/06/2017 à 14:40
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salaire 2 fois le smic (soit meme pas 2500 €/mois....). c est sur qu avec ca ils vont pas attirer grand monde, surtout si c est pour habiter a paris ou le cout de la vie est prohibitif. Pour info, une caissiere chez lidl a Genev gagne plus !

à écrit le 16/06/2017 à 10:06
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Enfin du pragmatisme ! Certains auront certainement remarqué qu'il y a du Boris Johnson qui voulait attirer les talents à Londres, et du Vladimir Poutine qui a attiré des personnalités de renommé internationale, et pas seulement Depardieu :-)

à écrit le 15/06/2017 à 23:54
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Ça ne sert à rien d'attirer des chercheurs si c'est pour leur proposer le SMIC. Les salaires français ne sont pas attractifs

le 16/06/2017 à 8:49
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L'article ne parle pas de la Recherche, qui est un autre sujet, mais de créations d'entreprises à éclosion rapide. Et c'est très exagéré de dire que les chercheurs français ne gagnent que le smic - même si c'est vrai que tout n'est pas parfait dans l...

le 16/06/2017 à 12:19
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Pour le cas des chercheurs, c'est exact lol

le 17/06/2017 à 8:56
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@Ardisson: sûr que si on ne les paie pas, ils ne resteront pas, mais il faut raisonner en termes de "package" et pas seulement de smic. Si les entreprises étrangères par exemple s'installent en France, c'est bien parce qu'on leur propose un train de ...

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